Le feuilleton Guillaume Soro est au cœur de l’actualité cette semaine à Abidjan. La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ( Cadhp) qui avait exigé, une semaine auparavant, l’abandon des poursuites judiciaires contre Guillaume Soro, en exil à Paris, et 19 de ses collaborateurs incarcérés dans des prisons ivoiriennes, est critiquée par le gouvernement ivoirien, pour atteinte à l’autorité de l’Etat, surtout pour ses «graves et intolérables agissements».
Dans sa déclaration du compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 29 avril, le porte parole du gouvernement, Sidi Touré, a annoncé que le gouvernement ivoirien a décidé de retirer depuis le 28 avril 2020, la déclaration de compétence émise le 19 juin 2013 à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp), prévue au Protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, en son article 34, alinéa 6.
Pour le gouvernement, ces agissements portent atteinte à la souveraineté de la Côte d’Ivoire, à l’autorité et au fonctionnement de la justice et perturbe l’ordre juridique interne des Etats. « Il est inacceptable que cette justice que nous voulons vraiment indépendante tente de saper l’état de droit de notre pays. Nous avons des juridictions compétentes en Côte d’Ivoire. La cour africaine des droits de l’Homme a voulu s’ingérer dans nos affaires intérieures. Ce que nous trouvons grave et intolérable », a soutenu le ministre de l’intégration, chargé des Affaires Etrangères, Ally Coulibaly. Pour la secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’homme, Aimée Zebeyoux, la déclaration de compétence de nature facultative est liée à la souveraineté des Etats. Comme constaté, la cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ( Cadhp) n’aura pas réussi à dissuader le pouvoir ivoirien à renoncer aux poursuites contre Guillaume Soro. Qui est aussi poursuivi pour «atteinte à la sûreté de l’Etat».