Dans la bataille juridique internationale qui oppose l’ancien Premier Ministre Ivoirien Guillaume et le Régime Ouattara, la cour Africaine des Droits de l’homme et des peuples avait dans un arrêt favorable à Guillaume Soro, rendu il y a une semaine, ordonné à Côte d’Ivoire de suspendre le mandat émis à l’encontre de l’ancien président de l’assemblée nationale et de procéder à la libération de 19 détenus proches de Soro. Dans son argumentaire à la page 10, la Cour avait enjoint à la Côte d’Ivoire d’observer « le satu quo ante « .
En réponse, la Côte d’Ivoire se retire de l’instance basée à Arusha, devenant ainsi le quatrième pays africain ( après le Bénin, le Rwanda et la Tanzanie) , le deuxième en Afrique de l’Ouest, à retirer le droit aux individus et aux Ongs de déposer des plaintes auprès de la Cour africaine. Ce retrait est une énième attaque de front au système régional de protection des droits humains, fait remarquer Alice Banens, conseillère juridique pour l’Afrique à Amnesty International.
Ce retrait à fait réagir plusieurs défenseurs des droits de l’homme à l’instar du sénégalais Alioune Tine ancien patron de la Radho qui déclare: « La mise en place de pouvoirs absolutistes est entrain de détruire les institutions démocratiques sous régionales après avoir mis au pas les institutions nationales. On renoue avec les années des dictatures et de la répression de 60 à 90. Les intellectuels et les artistes doivent agir » .
Pour sa part, Ally Coulibaly, ministre des Affaires étrangères par intérim, estime que l’arrêt de la Cour africaine est «politique» et «inacceptable». «N’en déplaise à nos détracteurs, la Côte d’Ivoire est un Etat de droit. Tous les citoyens peuvent saisir les tribunaux sur toute l’étendue du territoire. Et notre justice est impartiale. A quoi nos tribunaux vont-ils servir, si un citoyen lambda peut saisir la Cour africain des droits de l’homme alors qu’il y a des possibilités que nous offrons au plan national», déclare le ministre sur RFI.
Sur les 30 Etats parties à la Cour africaine des droits de l’homme, 10 avaient dans un premier temps accepté de reconnaître sa compétence. Mais quatre ont donc ont fait marche arrière aujourd’hui, dont la Côte d’Ivoire.