Le gouvernement de la RDC veut relever le défi de maintenir l’équilibre entre les recettes et les dépenses, en renforçant la rigueur de la gestion prudentielle des finances publiques. C’est ce qui se dégageait des interventions du Conseil des ministres du 4 mai 2020 où il a été question des grandes orientations du Plan d’engagement budgétaire aligné au Plan de trésorerie de l’État pour le second trimestre de l’exercice 2020. Tour à tour, le vice-Premier ministre, ministre du Budget, Jean-Baudouin Mayo, a exposé sur le Plan d’engagement budgétaire tandis que le ministre des Finances, José Sele Yalaghuli, a détaillé le Plan de trésorerie.
Compte tenu de la nouvelle donne qu’imposent les effets pervers de la pandémie COVID-19, ces deux instruments de gestion budgétaire permettent à chaque institution, bénéficiaire des ressources du Trésor public, de connaitre la hauteur des ressources mises à disposition au cours de la période indiquée. En réalité, la hauteur prévisionnelle des dépenses à effectuer sur la période allant d’avril à juin 2020 est calée, avec une marge de sécurité, sur la hauteur prévisionnelle des recettes publiques à mobiliser au cours de cette même période.
Ainsi, le gouvernement est tenu d’éviter les déficits budgétaires qui occasionnent le financement monétaire et font fondre les réserves internationales de la Banque centrale du Congo. Les ministères du Budget et des Finances ainsi que la BCC qui ont travaillé récemment sur l’élaboration de ces instruments, sous la supervision du premier ministre, ont tenu compte de cet équilibre. «Il en ressort que les recettes publiques vont totaliser environ 1 870 milliards de CDF (soit 1 milliard de dollars USD). On a essayé de dégager une marge de prudence. Au niveau du Plan d’engagement, nous avons retenu un montant légèrement plus bas par rapport au Plan de trésorerie. Nous avons aussi veillé à ce que le solde d’environ 225 milliards de CDF (128 millions de dollars) soit couvert par les Bons du trésor et l’appui budgétaire que nous venons de recevoir du FMI », a indiqué le directeur de cabinet du ministre des Finances, le professeur Vincent Ngonga au terme de la réunion du 24 avril dernier à la Primature.
Il en découle que les prévisions des dépenses à effectuer demeurent supérieures (soit 2 095 milliards de CDF) à celles des recettes publiques à collecter (1 870 milliards de CDF) dont la courbe va décroissante. Cependant, le solde déficitaire de 255 milliards de CDF qui se dégage ne sera plus financé, comme auparavant, par les avances de la Banque centrale au Gouvernement mais par les ressources des émissions des Bons du Trésor.
« Ils ont expliqué au Conseil la raison d’être de ces instruments en cette période de baisse des recettes, à savoir : la gestion prudentielle des finances publiques, le maintien des équilibres macroéconomiques, l’évitement des déficits et la maitrise de l’inflation, en particulier au moment où l’essentiel des moyens budgétaires sont affectés à la lutte contre le coronavirus », a précisé le porte-parole du Gouvernement, David-Jolino Makelele, dans son compte-rendu du dernier Conseil des ministres. Avec le même esprit de discipline budgétaire caractérisée par la gestion prudentielle des dépenses sur base caisse, les membres du Gouvernement sont appelés à œuvrer pour relever ce défi devant permettre à la Rd Congo de rester en harmonie avec les critères de performance recommandés par le Fonds monétaire international (FMI)