Alors que la Tunisie et l’Algérie déconfinent graduellement, le Maroc hésite à lever les restrictions en vigueur depuis le 20 mars et qui se révèlent coûteuses sur le plan économique et financier. Le ministre marocain de la Santé, Khaled Ait Taleb, tarde à annoncer les modalités d’un déconfinement progressif qui devait commencer normalement à partir du 20 mai prochain. La dernière sortie médiatique du haut responsable sur la première chaîne marocaine, Al Oulta, vendredi 10 mai prochain, a créé plus d’interrogations qu’elle n’a apporté de réponses. Poussé dans ses derniers retranchements, le ministre a même estimé que les conditions ne sont pas réunies. « La situation reste critique et ne justifie pas la levée du confinement », a déclaré le ministre sur la foi d’une moyenne de contaminations, 150 à 200 nouveaux cas par jour, jugée élevée à ses yeux.
Le déconfinement pourrait ne pas intervenir jusqu’à la fin de l’année si l’on se fie aux déclarations de Khaled Ait Taleb, qui se base sur trois indicateurs pour un retour à la vie normale: la stabilité de la situation épidémiologique pendant un certain temps, la baisse des nouveaux cas de contamination et le recul de l’indicateur de propagation du virus sous la valeur 1.
En attendant, le ministre se félicite des résultats: «plus de 6.000 décès ont été évités grâce aux mesures de prévention précoces prises par le Maroc», a-t-il estimé, en se plaçant nettement en déça d’une étude menée par la direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM et selon laquelle le nombre de morts évités varie dans un intervalle allant de 9 000 à 15 000.
Natif du Souss (Agadir), le ministre Khaled Ait Taleb, chirurgien de formation, professeur des universités et apolitique (les islamistes du PJD lui font des yeux doux) , est devenu l’une des figures les plus suivies par les médias marocains depuis le début de la pandémie covid-19.