Le sud-africain Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’Union Africaine, exige un moratoire de deux ans de la dette africaine, selon le compte rendu d’une conférence call entre les pays voisins d’Afrique Australe qui a eu lieu le week-end dernier. Une demande plausible mais difficile à mettre en oeuvre compte tenu des réticences des partenaires. Selon la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), le continent fait face à un besoin de financement de 44 milliards de dollars pour faire face à la pandémie.
Le 14 avril dernier, les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G7 avaient consenti à une suspension du paiement des intérêts de la dette des « pays les plus pauvres » à condition toutefois que les autres créanciers bilatéraux et multilatéraux des pays du G20 (Chine et Russie notamment) fassent la même chose.
De leurs côtés, le FMI et la Banque Mondiale avaient appelé les créanciers publiques à annuler la dette des 76 pays les plus pauvres de la planète. Dans ce cadre, le FMI avait consenti à un moratoire de 6 mois de la dette de 25 pays, majoritairement africains. Les créanciers privés n’ont pas encore réagi à l’appel lancé envers eux d’alléger, rééchelonner ou suspendre temporairement la dette des pays africains.
La Banque mondiale et le FMI ont déclaré que les créanciers officiels avaient mobilisé jusqu’à 57 milliards de dollars d’aide d’urgence cette année pour l’Afrique. Dans son appel, le président sud-africain a estimé plaider pour l’attribution de plus de droits de tirage spéciaux du FMI (initiative qui requiert un vote d’au moins 85% de l’assemblée générale du fonds et qui rencontre le refus ferme des USA fort de 16% desdits droits et pouvant bloquer toute décision) pour aider les banques centrales, le secteur des entreprises et les petites et moyennes entreprises à surmonter le choc économique massif de COVID-19.