Dans un communiqué de presse du 11 mai 2020, Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président Eduardo dos Santos, parti démocratiquement du pouvoir, dénonce la mauvaise campagne dont elle est victime de la part des nouvelles autorités angolaises.«Comment comprendre que dans un pays où les autorités prétendent lutter contre la corruption, l’on se serve des moyens peu recommandable pour atteindre des fins inavouées, s’interroge la patronne de Untel? »
Cette interrogation de Isabel Do Santos trouve sa source dans le rebondissement de l’affaire relative au gel de ses avoirs au Portugal. Car, selon les informations en notre possession, la copie du passeport utilisé pour monter les preuves devant les juridictions angolaises durant toutes les procédures qui ont permis de procéder au gel des actifs et des sociétés d’Isabel dos Santos en décembre 2019 était falsifiée.
Isabel Do Santos fait remarquer qu’il suffit simplement d’analyser le passeport utilisé pour l’abattre pour se rendre compte qu’il s’agit d’un grossier montage d’amateur. En effet, le nom porté sur le document est inexact de même que la date de naissance. Le numéro du passeport n’est pas le même en haut et en bas de la page. À deux reprises, l’anglais qui n’est pas une langue officielle en Angola est utilisé.
Le Comble de toute cette mascarade , c’est le nom de l’autorité qui a apposé sa signature sur le document. Le passeport porte la reproduction de la signature de Bruce Lee, le célèbre acteur de Kung Fu décédé dans les années 70.
Ainsi donc, le faux passeport aura permis au parquet angolais de recourir avec succès à une procédure en urgence et ex parte, c’est-à-dire sans que la défense ne puisse s’exprimer et contester la version de l’accusation. Grâce à cette absence de défense et sur la base de faux, le tribunal a donc suivi à la lettre les réquisitions du parquet et notamment l’établissement unilatéral et sans fondement d’un montant exorbitant au titre de préjudice réclamé par l’État (1.1 milliard d’euros).
Sur la base de ces éléments, le conseil de madame Do Santos argue qu’un faux document a servi à geler les biens de leur cliente en Angola et au Portugal. Un passeport falsifié au nom d’Isabel dos Santos a été utilisé comme preuve pour accélérer les procédures intentées contre leur cliente.
Pour la défense de madame Isabel Dos Santos, les autorités angolaises et portugaises se sont fondées sur un passeport grossièrement falsifié pour prendre la sentence exécutoire du gel de ses avoirs. Une situation qui a eu pour conséquence la mise en chômage de milliers d’angolais qui travaillent dans les sociétés faisant l’objet de gel des actifs.
Les faits et les images parlent d’eux-mêmes. Aujourd’hui, la vérité éclaire le processus judiciaire frauduleux et l’ordonnance de gel, fondée sur des preuves contrefaites et de faux documents. Il n’y a aucun argument contre les faits. Un «faux passeport» a été utilisé et accepté par la Cour, s’exclame un membre de l’entourage immédiat de Isabel Dos Santos . Décidément, la justice angolaise a du mal à se départir de la politique.
Le feuilleton de cette affaire rocambolesque ne fait que commencer, le suspens d’une série de nouvelles révélations, selon nos sources, plane au dessus de l’axe aérien Luanda et Lisbonne.