La semaine écoulée a confirmé la tendance à la relaxe des mesures de confinement dans de nombreux Etats du monde. En effet, les économies sont de plus en plus asphyxiées par le net ralentissement, voir l’arrêt de nombreuses activités. Dans ce contexte les gouvernements prennent la décision d’une sortie prudente de la situation de confinement.
Ainsi, aux Etats-Unis, où les dernières données économiques liées à l’emploi font état d’un taux de chômage ayant atteint 14,7 %, de nombreux Etats ont pris la décision de rouvrir certains commerces de proximité.
Plusieurs pays européens ont également fait le choix d’un «déconfinement» graduel, afin de permettre le redémarrage des économies, alors que la Commission Européenne s’attend à une chute historique du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Union Européenne de l’ordre de 7,7 %. Ainsi la France, l’Allemagne ou encore le Portugal ont prévu d’assouplir leurs mesures de quarantaine dans les jours qui suivront.
Au niveau des marchés financiers, la nouvelle salve de mauvais chiffres économiques dévoilés dans la semaine écoulée, n’a pas ébranlé la confiance des investisseurs. Ces- derniers se sont, une nouvelle fois, reposés sur les espoirs d’un retour rapide à une situation normale, qui permettra de redémarrer l’activité économique mondiale. En outre, la poursuite du rebond des prix du pétrole, avec un bond de plus 20 % des cours du BRENT, a contribué à conforter les marchés dans leur mouvement haussier.
A l’arrivée, les places boursières internationales ont globalement enregistré des performances satisfaisantes sur la semaine. Si les indices européens et asiatiques ont montré une certaine hésitation, les marchés américains et africains ont, quant à eux, réalisé des gains solides, malgré les chiffres de l’emploi désastreux aux Etats-Unis.
Tableau 1 : Evolution des bourses mondiales au cours de la semaine
Dans la zone UEMOA, l’on se prépare également à un assouplissement des mesures d’urgence mises en place pour combattre la propagation du COVID-19. Ainsi, en Côte d’Ivoire, le Président de la République a, au cours d’un discours à la nation, dessiné une stratégie de sortie progressive. Le Burkina Faso a procédé à un allègement progressif des mesures restrictives et a, dans un décret présidentiel publié lundi, levé la mise en quarantaine des villes ayant au moins un cas de Covid-19.
Par ailleurs, les Etats de la zone poursuivent leurs levées de fonds afin de financer leurs plans de ripostes économiques. La Guinée-Bissau a ainsi émis des « Bons sociaux COVID-19 » pour un montant de 15,5 milliards de FCFA.
Les valeurs cotées à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) se sont globalement bien comportées avec une hausse de 0,69 % sur la période pour l’indice BRVM Composite. L’on notera néanmoins la légère baisse de 0,18 % enregistrée par l’indice des valeurs les plus liquides du marché financier, le BRVM 10 :
Graphique 1 : Evolution des indices BRVM du 04 au 08 mai 2020
Tableau 2 : Les plus fortes baisses sur la semaine (flop 5)
Au titre des plus fortes baisses de la période, les valeurs SETAO et CFAO CI ont enregistré des performances équivalentes, respectivement de -6,38 % et de -6,41 %. En ce qui concerne le titre CFAO CI, ce recul pourrait s’expliquer par la publication de ses états financiers de l’année 2019, faisant ressortir une chute de 19 % de son bénéfice net, à 5,25 milliards de FCFA.
Le titre BERNABE CI a dégringolé de 20 %, et précède AIR LIQUIDE CI, dont le cours a lui baissé de 20,75 %. La valeur BERNABE CI a souffert en raison de la dégradation des fondamentaux de la société qui a vu son chiffre d’affaires et son résultat d’exploitation s’affaisser respectivement de 9 % et de 28 %, sur le premier trimestre de l’année 2020.
La première marche du podium est occupée par la valeur SUCRIVOIRE, pour la deuxième semaine d’affilé, avec une nouvelle chute de 23,42 %. Les investisseurs peinent toujours à digérer les lourdes pertes (-5,3 milliards de FCFA) enregistrées par la firme ivoirienne sur l’exercice 2019.