A environ un an jour pour jour avant la fin de son mandat et alors que l’économie traverse sa plus grave crise depuis près d’un siècle, Roberto Azevedo, directeur général e l’OMC, a annoncé qu’il quitterait son poste cet été. Au siège de l’institution en charge de la régulation du commerce international à Genève, l’information a fait l’effet d’une surprise au sein de la communauté des institutions internationales.
En effet, le Brésilien, à la tête de l’organisation mondiale du Commerce (Omc), depuis 2013, a expliqué aux chefs de délégation lors d’une visioconférence que son choix était une décision «personnelle» et «familiale», se disant convaincu qu’«elle sert au mieux les intérêts» de l’organisation. «Je ne nourris aucun projet politique», a-t-il assuré alors que certains échos lui prêtent des ambitions présidentielles en 2022 face au chef de l’Etat brésilien sortant Jair Bolsonaro.
L’annonce a pris tout le monde de court à l’OMC. Elle intervient au moment où l’économie mondiale enregistre l’une de ses plus grandes récessions depuis la Grande Dépression et le crash boursier des années 1929 – 1930, à cause de la pandémie de nouveau coronavirus.
Ce départ précipité voir prématuré survient aussi au moment où l’Omc ne parvient plus réellement à peser sur la régulation du commerce international. Car les pays membres développent d’une part la coopération bilatérale au détriment du multiculturalisme en concluant des accords entre eux plutôt qu’avec le concours de l’Omc. D’autre part, les États Unis ont bloqué il y a quelques temps, le renouvellement de l’organe d’appel, celui qui juge les conflits commerciaux au motif que l’OMC ferait une part belle à la Chine.