Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC), ne sera pas dédommagé pour avoir passé près d’une décennie dans les geôles de la CPI à La Haye (Pays-Bas) avant d’être acquitté en 2018.
La Cour pénale internationale (CPI) a, en effet, décidé lundi 18 mai 2020 de rejeter la demande de l’ancien vice-président congolais, acquitté en 2018 de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Son avocat avait annoncé, en mars 2019, demander plus de 68 millions d’euros d’indemnisation et dommages et intérêts, arguant que les biens de Jean-Pierre Bemba, dont sept avions et trois villas au Portugal, avaient « tout simplement été laissés à pourrir » pendant qu’il était derrière les barreaux à La Haye, où siège la CPI
« Les juges ont considéré que Jean-Pierre Bemba n’avait pas établi qu’il avait subi une erreur judiciaire grave et manifeste. Ils ont refusé de lui accorder un dédommagement », a annoncé la CPI dans un communiqué.
D’une peine de 18 ans à l’acquittement
La demande de Jean-Pierre Bemba comportait deux volets : une demande d’indemnisation et une demande de dommages et intérêts, en lien avec des accusations de mauvaise gestion du Greffe de la CPI de ses avoirs gelés.
Il a été acquitté par la Cour à la surprise générale en juin 2018 des accusations de meurtres, viols et pillages commis en Centrafrique par sa milice entre octobre 2002 et mars 2003, pour lesquelles il avait été condamné en première instance à 18 ans de prison.
Il a toutefois été condamné pour subornation de témoins dans le cadre de son procès. Ce qui lui a valu d’être exclu de la course à la présidence en République démocratique du Congo en décembre 2018.