L’encours des crédits des systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) s’est établi à 1.555,6 milliards de FCFA (2,333 milliards d’euros) au quatrième trimestre 2019, selon les données de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Cet encours s’est accru de 10% par rapport à son niveau à fin décembre 2018. Selon l’Institut d’émission, cette hausse est observée par ordre décroissant au Mali (+26,7%), au Togo (18,3%), en Côte d’Ivoire (+16,9%), au Sénégal (+5,0%), au Burkina (+4,6%) et au Niger (1,4%). Une diminution de 29,1% a été notée en Guinée-Bissau et 2,6% au Bénin.
« Une part de 50,0% de l’encours des crédits des institutions de microfinance est constituée de concours à court terme », souligne la BCEAO. Les prêts à moyen et long termes représentent respectivement 31,3% et 18,6% sur la période sous revue.
La clientèle masculine des SFD a bénéficié de 57,6% des crédits, là où la clientèle féminine et les groupements se retrouvent respectivement avec 30,3% et 15,6% des financements. L’encours moyen des prêts par bénéficiaire a augmenté de 5,0%, pour s’établir à 106.893 FCFA à fin décembre 2019 contre 101.772 FCFA à fin décembre 2018. Les données de la BCEAO renseignent que pour l’ensemble du secteur, l’encours des crédits a représenté 6,8% des créances consenties par les établissements de crédit de l’UMOA.
Concernant le montant des dépôts collectés par les SFD, il s’est établi à 1.473,7 milliards de FCFA contre 1.243,2 milliards de FCFA 2018, soit une progression de 18,5%. Cette progression est enregistrée par ordre d’importance au Mali (+31,0%), au Burkina (+22,9%), en Côte d’Ivoire (+19,8%), au Togo (+18,4%), au Sénégal (+16,5%), au Niger (+14,8%) et au Bénin (+5,1%). En revanche, un repli de 6,2% a été relevé en Guinée- Bissau. Selon la BCEAO, les dépôts à vue demeurent prépondérants avec une part de 59,2%. Quant aux dépôts à terme et les autres dépôts, ils constituent respectivement 19,9% et 20,9%.
Durant la période sous revue, l’épargne mobilisée par les SFD a été constituée à hauteur de 50,5% par les hommes, 26,5% par les femmes et 23,0% par les groupements. Le montant moyen de l’épargne par client s’est établi à 101.266 FCFA au quatrième trimestre 2019 contre 89.442 FCFA au titre du quatrième trimestre de l’année 2018, soit une augmentation de 11.824 FCFA.
Pour l’ensemble des SFD de l’UMOA, souligne la BCEAO, l’épargne recueillie représente 5,4% de la totalité des dépôts détenus par les établissements de crédit de la zone.
Au quatrième trimestre 2019,le nombre de SFD répertorié dans l’UMOA s’est établi à 508 unités. Ces structures ont offert leurs services financiers à 14.554.167 personnes sur cette période sous revue, à travers 4.905 points de service répartis dans les États membres de l’UMOA.
Que dire des indicateurs d’intermédiation des SFD ? Sur ce point, la BCEAO relève « une évolution relativement favorable à l’inclusion financière, avec un taux brut de dégradation du portefeuille qui s’est inscrit en baisse, ressortant à 6,1% contre 7,1% à fin décembre 2018, pour une norme généralement admise de 3% dans le secteur ».
Quant aux SFD en difficulté, 16 institutions de microfinance étaient sous administration provisoire à fin décembre 2019, dont 7 au Bénin, 2 au Burkina, au Niger, et au Togo, une en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal.