Le chef de l’Etat s’est adressé à la Nation la veille de la célébration de la Fête Nationale a invité tous les Camerounais à unir leurs efforts pour lutter contre la propagation du Coronavirus.
Ce 20 mai 2020 correspond à la 48è édition de la Fête nationale. Le contexte sanitaire lié à la pandémie du COVID-19 a voulu que cette Fête qui est traditionnellement l’occasion de célébrer dans la joie, l’unité et d’autres valeurs de la République amène le Gouvernement à interdire le côté festif de la célébration, donnant l’occasion au chef de l’Etat de s’adresser directement à ses compatriotes.
Dans un message radiotélévisé qui constitue la toute première prise de parole publique de Paul Biya deux mois après la déclaration de la guerre contre le COVID-19, alors que le curseur pointe déjà à 140 morts pour plus de 3000 cas d’infections.
Face à cette situation, « la première chose que je voudrais vous dire en ce jour est de ne pas céder à la panique, et de ne pas croire les fausses informations véhiculées par les réseaux sociaux notamment. Le défi est certes grand, mais nous sommes capables de le relever ensemble comme nous l’avons fait en de nombreuses autres circonstances », a-t-il déclaré.
Sous son impulsion, le Gouvernement a fait le maximum possible pour sortir le pays de cette grave crise sanitaire, a rappelé le Chef de l’Etat, avant de réitérer à ses compatriotes de respecter des mesures barrières édictées visant à lutter contre la propagation de la maladie.
S’associant à la douleur des familles qui ont perdu des proches des suites de cette pandémie, il a adressé des encouragements aux malades avant de saluer l’extrême courage du corps médical.
Sur les conséquences économiques de cette crise sanitaire, le Président de la République a affirmé que la pandémie du Coronavirus a un impact négatif sur l’économie mondiale, raison pour laquelle il faudra « retrouver plus tard le chemin de la croissance tout en veillant à ce que, pendant cette période d’incertitude et de difficulté, les emplois soient préservés dans la mesure du possible ».
Dans ce contexte inédit, le Gouvernement devra particulièrement se montrer ingénieux et inventif pour maintenir les équilibres financiers, contenir le taux d’inflation, assurer la continuité du service public, notamment dans le secteur éducatif, et réguler l’activité économique de manière à sauvegarder la stabilité et la paix sociales.
Toutefois, des mesures d’assouplissement et de soutien au bénéfice des secteurs économiques concernés et des personnes les plus touchées par la pandémie ne devrait en aucun cas amener la population à baisser la garde, si tant que ces mesures visent notamment « à faciliter la vie sociale et les déplacements des individus, à suspendre le versement de certains impôts, taxes et cotisations, à soutenir les entreprises en difficulté, et à relever le niveau des allocations familiales et de certaines pensions », a-t-il insisté.
Réitérant le respect scrupuleux aux mesures barrières à l’instar du port de masque obligatoire dans l’espace public, Paul Biya qui a dénoncé toute stigmatisation envers des malades a rassuré que dès qu’un traitement sera disponible, le nécessaire sera fait pour le mettre à la disposition des concitoyens. D’où cette invite à rester un peuple uni, solidaire et discipliné.
« J’en appelle donc à une sorte d’« union sacrée » de toutes les forces vives de la Nation pour combattre la pandémie du Coronavirus. Je salue à ce propos, une nouvelle fois, l’attitude de la quasi-totalité des dirigeants politiques et des autorités religieuses qui ont accepté de se joindre à ce combat national. J’encourage également tous les efforts visant à mettre au point un traitement endogène du COVID-19. Consacrons toutes nos énergies à la lutte contre cet ennemi commun », a conclu Paul Biya.
D’après le Gouvernement, 58 milliards de FCFA ont été débloqués pour lutter contre le COVID-19, les bailleurs de fonds ont promis d’apporter un appui de 250 milliards de FCFA pour soutenir le Cameroun à faire face à la pandémie, alors que les conséquences économiques sont de plus en plus néfastes, avec déjà un manque à gagner d’environ 800 milliards de FCFA.