L’affaire Didier Raoult est certainement l’un des marqueurs de la crise du coronavirus. Il y a d’abord le médecin de province face aux élites parisiennes. Entre les deux, un Etat à la merci des comités d’experts. A l’international, une Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décrédibilisée et livrée aux désidérata des donateurs.
En toile de fond de ce charivari politico-médiatique, il y a des enjeux financiers et économiques qui se négocient tous les jours à Wall Street. Les laboratoires pharmaceutiques réussiront-ils leur OPA réelle ou imaginaire sur la médecine ? Laurent Mucchielli, expert des questions de sécurité directeur de recherches au CNRS (Laboratoire méditerranéen de sociologie, Aix-Marseille Université), répond à nos questions.
Le sociologue conduit sa propre enquête depuis le mois de mars avec une équipe pluridisciplinaire sur une problématique française et mondiale à forte dose de chloroquine, ce vieux médicament de 70 ans dont l’usage est inversement proportionnel au cours de Gilead en Bourse.