Après le passage de la Côte d’Ivoire au scanner à la recherche des cas de traite des enfants dans les champs de cacao, l’Institut de recherche NORC de l’Université de Chicago (Usa) a rendu son verdict. Une enquête aussitôt désapprouvée dans sa version actuelle.
En effet, le Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (Cns), présidé par Dominique Ouattara, la Première dame de l’Etat ivoirien, a fustigé ce rapport jugé non objectif. «La Côte d’Ivoire ne peut approuver l’enquête 2018/19 dans sa version actuelle, qui comporte des failles», mentionne la déclaration du Cns. Qui avait auparavant transmis ses commentaires et préoccupations concernant les insuffisances de la méthodologie de l’enquête 2018/19.
L’enquête visait à évaluer la prévalence du travail des enfants dans les zones productrices de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana en comparaison avec les données des enquêtes 2008/09 et 2013/14 menées par l’Université de Tulane (États-Unis). Le rapport est financé par le Département du travail des États-Unis (UsdolL) dans le cadre de la mise en œuvre du protocole Harkin-Engel.
Le document rejeté reconnaît le travail du Cns quant à la forte baisse du nombre moyen d’heures de travail réalisées par les enfants dans la production de cacao et la forte augmentation de la fréquentation scolaire des enfants des ménages agricoles mais souligne aussi des insuffisances. Il semble que les auteurs du document n’aient pas voulu prendre en compte les remarques portant sur les insuffisances de la méthodologie de l’enquête 2018/19, affirme le CNS. «Malgré la reconnaissance de ces erreurs méthodologiques et de leurs impacts potentiels sur la crédibilité des conclusions de l’enquête 2018/19, la Norc et l’Usdol n’ont jusqu’à présent pas souhaité apporter les modifications nécessaires, citant des contraintes de comparaison des données. « Par conséquent, la Côte d’Ivoire ne peut approuver l’enquête 2018/19 sous sa forme actuelle défectueuse».
Selon le Cns, le gouvernement ivoirien est fermement résolu à éliminer le travail forcé des enfants dans le secteur du cacao et se dit fier des progrès accomplis à cet égard au cours des dernières années notamment l’année dernière. La Côte d’Ivoire avait alors été l’un des douze pays à avoir reçu la plus haute évaluation par l’Usdol qui avait parlé de «progrès significatifs» pour le travail visant à éradiquer le travail des enfants dans l’industrie du cacao en Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qui explique donc le virement constaté aujourd’hui ?
Un commentaire
La Première Dame de Côte d’Ivoire, Présidente du Comité National de Surveillance des Actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS), SEMme Dominique OUATTARA a toujours été engagée, dans la lutte contre la traite et les pires formes de travail des enfants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle a été nommée, à la tête du CNS.
Depuis, bien d’actions ont été constamment menées dans le but d’éradiquer ce phénomène. En 2012 et même l’an dernier par exemple, le rapport du Département d’Etat américain sur la problématique a reclassé, la Côte d’ivoire à un rang satisfaisant. Dans le processus d’actions particulièrement dynamique, la loi relative à l’école obligatoire a été adoptée, marquée dans le même temps par la construction de bien de salles de classe, notamment dans les zones rurales, le recrutement d’enseignants, la distribution gratuite de kits et de tenues scolaires…
Peut-on noter, la condamnation de nombreux trafiquants d’enfants, chose qui n’existait avant. Une démarche qui démontre une fois de plus que, cette question lancinante est, à la tête des priorités des autorités ivoiriennes qui ne ménagent aucun effort.
Cela dit, ce rapport ne peut pas être crédible en toute objectivité.