Les échanges extérieurs du Sénégal ont été caractérisés durant le mois de mars 2020 par un creusement de 282,8 milliards de FCFA (424,200 millions d’euros) du déficit commercial, selon les données de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).
Durant la période sous revue, les échanges extérieurs du Sénégal ont fait ressortir en effet, un déficit de 274,5 milliards de FCFA contre 29,4 milliards de FCFA en février 2020. « Cette situation s’explique par la forte hausse des importations face aux exportations qui ont faiblement augmenté, en variation mensuelle », souligne la DPEE dans son point de conjoncture de la période. Les exportations de biens sont ainsi évaluées à 153,4 milliards de FCFA en mars 2020 contre 149,6 milliards de FCFA au mois précédent, soit une hausse de 2,5%. Selon la DPEE, cette situation reflète essentiellement la progression de la valeur des exportations d’acide phosphorique (+5,6 milliards) et de titane (+3,2 milliards).
En revanche, le mois de mars se caractérise par un repli des exportations de produits alimentaires (-9,6 milliards), de produits pétroliers (-6,3 milliards), de ciment (-4,1 milliards), d’engrais chimiques et minéraux (-1,8 milliard) et d’or non monétaire (-1,6 milliard). Selon la DPEE, la contraction des ventes à l’étranger de produits alimentaires est essentiellement imputable à la baisse des exportations de produits arachidiers (-12,1 milliards).
En glissement annuel, les exportations de biens du Sénégal ont affiché une baisse de 24,5%, soit-49,9 milliards de FCFA , traduisant ainsi, la contraction de la valeur des exportations de produits pétroliers (-24,3 milliards), d’or non monétaire (-15,7 milliards), de produits alimentaires (-12,1 milliards), d’acide phosphorique (-10,2 milliards) et d’engrais chimiques et minéraux (-6,1 milliards). En revanche, le titane et le zircon ont connu des hausses respectives de 6,1 milliards et 1,5 milliard. La baisse des exportations de produits alimentaires est consécutive à la diminution des ventes à l’extérieur de produits arachidiers (-15,4 milliards), atténuée, toutefois, par la hausse des exportations de produits halieutiques (+2,1 milliards) et de préparations de soupes, potages et bouillons (+1,0 milliard).
Pour leur part, les importations de biens se sont inscrites en hausse de 282,8 milliards de FCFA au mois de mars 2020 pour se situer à 486,2 milliards de FCFA. Cette situation est expliquée, en partie, par la progression des achats à l’étranger de produits pétroliers (+86,4 milliards), de machines, appareils et moteurs (+40,4 milliards), de produits alimentaires (+36,1 milliards) et de véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles (+35,2 milliards).
Concernant les importations de produits alimentaires, la DPEE signale que la hausse est liée à la reprise des achats de riz (+13,4 milliards), d’huiles et graisses animales et végétales (+9,5 milliards), de froment et méteil (+6,2 milliard) et de fruits et légumes comestibles (+1,1 milliard). Pour ce qui est des produits pétroliers, la hausse observée est l’effet de la progression des achats d’huiles brutes de pétrole (+78,7 milliards) et de produits pétroliers raffinés (+7,7 milliards).
En glissement annuel, les importations de biens du Sénégal ont augmenté de 56,8%, soit 176,1 milliards de FCFA en valeur au mois de mars 2020. La DPEE lie cette progression à la hausse des achats des produits pétroliers (+77,7 milliards), des produits alimentaires (+22,8 milliards), des machines, appareils et moteurs (+19,4 milliards), des véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles (+16,6 milliards) et des produits pharmaceutiques (+4,4 milliards).
Les importations de produits pétroliers ont augmenté du fait de la hausse des achats d’huiles brutes de pétrole (+78,7 milliards), légèrement atténuée par une baisse des importations de produits pétroliers raffinés (-1,0 milliard). Le renforcement des importations de produits alimentaires reflète, selon la DPEE, l’augmentation des achats de froment et méteil (+6,9 milliards), de riz (+6,4 milliards), d’huiles et graisses animales et végétales (+5,1 milliards) et de maïs (+1,3 milliard).
Au finish, le taux de couverture des importations par les exportations s’est dégradé de 42 points de pourcentage pour s’établir à 31,5% en mars 2020.