Un sondage tripartite réalisé par Deloitte, OpinionWay et 35°Nord montre un fort niveau d’adhésion des populations africaines aux mesures de prévention prises par leurs pays respectifs. Ils sont 82 % à approuver ces différentes mesures de prévention prises par leurs Etats et 81 % à considérer le couvre-feu comme un mal nécessaire. En outre, 81% des interrogés disent avoir confiance envers leurs gouvernements. A titre de comparaison, le gouvernement français ne bénéficie que d’une cote de confiance de 39% selon une enquête similaire réalisée par Opinion Way.
L’étude a été réalisée dans huit pays (Afrique du Sud, Algérie, Côte d’Ivoire, Égypte, Éthiopie, Maroc, République Démocratique du Congo, Nigeria) auprès de 4 017 personnes – 500 en moyenne par pays – représentatives de la population âgée de 18 ans et plus, entre le 2 et le 14 mai 2020.
L’inoxydable optimisme des marocains
Selon les conclusions, le gouvernement qui inspire le plus confiance est au Maroc (97 % dont 66 % « tout à fait confiance »), suivi de la Côte d’Ivoire (89 %), l’Afrique du Sud (88 %), la République Démocratique du Congo (87 %).
« Les gouvernements africains bénéficiant des taux de confiance les plus élevés ont été très actifs en termes de communication aussi bien vers leurs partenaires internationaux qu’auprès des populations, explique Philippe Perdrix, associé chez 35°Nord.
En dépit de la cote de confiance très haute envers leurs gouvernements, les africains nourrissent toutefois des inquiétudes très précises sur les conséquences de la crise. Ainsi, 54 % des personnes interrogées redoutent une crise alimentaire et 84 % une augmentation de la pauvreté. Pour 82 % des personnes interrogées en Afrique du Sud, ce risque est «important» (dont 56 % « très important »), 78 % en pensent de même au Nigeria (68 % « très important »), 63 % en Côte d’Ivoire, 66 % en Éthiopie et 59 % en RDC. Ces craintes portent essentiellement sur des denrées de première nécessité comme le riz (23 %), la farine (17 %), les légumes (13 %), ou l’huile (11 %).
Inquiétude élevée concernant la contamination et le déclassement économique
Alors que le niveau d’inquiétude concernant la contamination par le coronavirus est de 81 % (64 % sont très inquiets et 17 % assez inquiets), 60 % des personnes interrogées estiment que la situation économique de leur pays va se dégrader et 12 % qu’elle ne va pas changer, alors que le continent est depuis une vingtaine d’années sur une dynamique de croissance économique soutenue et de confiance en l’avenir. Quelque 53 % anticipent également une détérioration de la situation de leur entreprise ou de leur situation professionnelle.
De plus, 54 % des personnes interrogées redoutent un affaiblissement de leur situation financière personnelle. Les individus disposant des plus faibles revenus sont plus enclins à penser que leur situation financière professionnelle va se dégrader (59 % contre 49 % pour ceux dont les revenus sont les plus élevés), à l’instar de ceux habitants en zone rurale (60 % contre 49 % en zone urbaine). «L’inquiétude sur la situation économique est inférieure à celle évaluée en France à 88 % et en Italie à 76 % par exemple. Cela témoigne d’un sens des responsabilités et d’une résilience africaine remarquables alimentés notamment par la réactivité de nombreux gouvernements africains qui au-delà des mesures de protection sanitaires précoces ont su rapidement mettre en place des plans de soutien aux économies et d’accompagnement social des populations, déclare Brice Chasles, Managing Partner Afrique francophone chez Deloitte.
Un commentaire
Bonjour a vous le sondage pour la côte d’ivoire est erroné. Le gouvernement ivoirien a trop et continue de tergiverser dans cette gestion de la Covid-19. La communication et tres » nulle » et pas efficace. Les exemples de l’injs et de la destruction d’un site de daespitage a Yopougon montrent le manque criard de confiance de la population ivoirienne aux dirigeants du pays.