Par Abdoulkader Kamil Mohamed, Premier ministre de la République de Djibouti.
Le 17 juin prochain sera désigné pour la période 2021-2022 le représentant africain pour un siège non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. C’est une date importante pour tout un continent. Dans une période de crise sanitaire, économique et sociale qui ébranle le monde, le rôle que va être amené à jouer le Conseil de sécurité des Nations Unies apparaît, à la lumière de ces événements, plus que jamais primordial.
Aujourd’hui, il est l’heure. L’heure de faire entendre la voix de Djibouti, ce «pays des braves » de la Corne de l’Afrique.
L’heure de faire entendre la voix de ce pays singulier, soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Organisation de la Conférence Islamique ou encore la Ligue des États Arabes, qui a inlassablement cherché la voix de la sagesse, du compromis et de l’apaisement pour dialoguer. Un pays qui a fait prévaloir son bon droit et qui a obtenu gain de cause lors du 33e Sommet de l’Union Africaine en février dernier quant à la pertinence et à la légalité de sa candidature, conformément aux règles et principes guidant la désignation du candidat africain devant siéger en tant que membre non-permanent au sein du Conseil de sécurité. C’est la raison pour laquelle Djibouti est aujourd’hui le candidat légitime de l’Union africaine.
«Petite par sa taille», la République de Djibouti a toujours eu à cœur de «grandir par les mots». Ces mots qui facilitent, ces mots qui pacifient et qui permettent de trouver des solutions. C’est ce qui a toujours fait la force de notre jeune nation. Être capable de se rassembler pour faire de nos cultures, de nos histoires, de nos langues et de nos traditions une force, un point de rencontre pour aller de l’avant. C’est ce qui a fait que Djibouti apparaît aujourd’hui comme un havre de paix et de stabilité dans la région.
Djibouti qui, on ne le rappellera jamais assez, a pris la mesure dès son accession à la souveraineté internationale en 1977, de ses responsabilités en matière de paix et de sécurité tant au niveau régional qu’international.
Un pays qui n’a pas oublié et qui n’oublie toujours pas les plus fragiles et les accueille lorsqu’ils fuient un conflit.
Un pays dont les actions puisent leurs motivations dans la conviction que la paix reste un héritage et un bien commun à préserver et qui exige un engagement de tous les instants.
Un pays dont les crédos sont la préservation et la promotion de la paix sur la base desquelles les grandes puissances trouvent leur place et se parlent.
Un pays aux perspectives riches, fier de ses réalisations et conscient des défis qui restent à relever.
Un pays dont l’action diplomatique est indubitablement attachée au respect des valeurs du multilatéralisme, même si ce multilatéralisme aura été mis à mal ces dernières années.
Un pays dont la tradition de neutralité n’est plus à démontrer et qui veut, avec modestie et humilité, contribuer à rendre notre monde plus sûr, plus apaisé, et tourné vers l’avenir. Un monde qui fait de la réponse au défi climatique une priorité, un monde qui promeut les droits des femmes et les encourage à s’engager. Un monde enfin, qui s’appuie sur des valeurs indispensables comme l’intégration, la prévention et la médiation pour faire respecter le droit international.
Un pays qui, lorsqu’il siègera au Conseil de sécurité, constituera un atout catalyseur pour initier des actions fortes, cohérentes et innovantes grâce à sa présence simultanée au sein du Conseil de Paix et de sécurité de l’Union Africaine pour ce qui concerne les situations spécifiques des pays inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.
Le 17 juin prochain, voilà le message que la République de Djibouti souhaitera faire entendre en se portant candidate pour un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Le 17 juin, en soutenant Djibouti, faisons entendre la voix du respect des règles, faisons entendre la voix l’Afrique !