Selon une enquête de l’Agence sénégalaise de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADPME), intitulée « sauvons nos PME », quelque 90% des PME du pays sont « très négativement ou négativement » ou « négativement » impactés par les répercussions économiques de la pandémie covid-19. L’enquête, la plus large à ce jour, réalisée du 5 au 29 mai 2020, a concerné 830 entreprises dont 50,3% à Dakar et 49,7% dans les autres régions du Sénégal.
Selon les répondants, les 3 mesures ayant eu le plus d’impact sur l’activité des entreprises sont dans l’ordre, l’interdiction des déplacements inter-régionaux, la fermeture des frontières et l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes.
En outre, rapporte l’enquête, près d’une entreprise sur deux (44%) a décidé de l’arrêt ou de la suspension de ses activités parmi les réponses apportées à la crise. Quelque 35% ont dû réduire leurs effectifs par chômage partiel ou licenciement. A noter que 68% des PME n’ont pas sollicité les institutions financières et parmi 32 % qui l’ont fait, 18% disent avoir obtenu solution adaptée.
Dans l’échantillon constitué d’entreprises individuelles à 52%, de SARL à 15%, de GIE à 17%, de SUARL à 6% et de SA à 3 %, les rapports avec le système bancaire et financier sont à évaluer. Ainsi, 41% des interrogés ont un ou plusieurs crédits en cours, 94% disent avoir des difficultés à le rembourser. En outre, 90% des répondants disposent d’un compte, dans une banque pour 70% et une Institution de microfinance (SFD) pour 29%.
Les deux principales mesures financières les plus attendues sont le financement du besoin en fonds de roulement et le financement d’investissement. Dans ce même ordre d’idées, les principales mesures d’assistance fiscale, sociale ou d’intermédiation les plus attendues sont les procédures de report/remise des impôts et taxes ou des factures auprès de la Senelec (distributeur d’électricité) et Sen’eau.
Preuve que la vulgarisation des dispositions prises au niveau institutionnel est nécessaire, 74% des entreprises interrogées affirment ne pas connaître les mesures de financement et de soutien décidées par le Gouvernement, la BCEAO et les banques. Aussi, 94% estiment qu’un accompagnement est nécessaire pour bénéficier de ces mesures.
Côté accompagnement, les deux mesures d’assistance technique les plus attendues sont la promotion commerciale puis l’accès à du conseil/ expertise comptable. A noter que 30% des entreprises souhaitent accéder à des informations de la veille et du réseautage et 1/4 souhaitent accéder à des outils de la digitalisation.
Les conséquences lourdes de la pandémie affectent le moral des entrepreneurs puisque seuls un quart des interrogés croient à un retour à la normale d’ici moins de 3 mois.