La France à l’exception de la Martinique et de la Guyanne passe dès demain en zone verte, cafés et restaurants ouverts, a déclaré le président Emmanuel Macron dans un discours retransmis en direct ce dimanche 14 juin 2020 à 18 heures. En confinement depuis le 16 mars dans ce que le locataire de l’Elysée appelle « le choix de la santé avant l’économie », l’Hexagone est rentrée dans un processus de déconfinement progressif depuis le 11 mai. « Nous avons bien fait, nos usines, nos commerces, nos entreprises ont démarré », explique le président qui a à coeur le souci de faire repartir l’économie. « Des dizaines de milliers de vies ont été sauvés », a encore déclaré Emmanuel Macron.
Indépendance et reconstruction
Tout en se félicitant des résultats et des acquis de la riposte contre la pandémie, l’ancien banquier de Rothschild relève, sans nommer la Chine, une forte dépendance de la France par rapport à l’étranger, donnant le cap de la décennie à venir: « retrouver notre indépendance pour vivre heureux ». Les deux prochaines années donneront le ton de cette volonté d’indépendance à travers des plans de relocalisation et une sorte de réindustrialisation de la France. « Nous créerons de nouveaux emplois en investissant sur notre inventivité », avec un plan de modernisation du pays, l’accélération de la stratégie maritime…
Pas de relecture haineuse de l’histoire
Dans les mesures e riposte à la covid-19, la France a mobilisé près de 500 milliards d’euros affectés à l’économie, aux travailleurs et aux plus précaires, détaille Macron louant le modèle social français reposant, il faut le dire, sur la dette et une fiscalité lourde. Dans ces conditions, la relance par la santé voulue par Macron pour « mieux protéger nos aînés » se pose d’emblée face à des difficultés financières certaines. La réponse viendra en partie de l’Europe où le pacte franco-allemand a permis de faire une émission commune de dette, dans « une étape inédite » pour l’Europe, face à la Chine et aux Etats-Unis, insiste Macron.
La reconstruction écologique, économique et solidaire comme socles de l’indépendance de la France devront toutefois se faire avec un pays divisé en quête forcément de boucs émissaires. Se posant en rassembleur, Emmanuel Macron se dit intraitable face au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations. Adversaire déclaré du communautarisme et de la « reclecture haineuse de l’histoire », Macron s’invite dans le débat mondial qui fait fureur depuis la mort de l’africain américain George Floyd, étouffé sous le genou d’un policier blanc le 25 mai dernier à Minneapolis. « La République n’effacera aucune trace, ni aucun nom de son histoire. Nous devons lucidement regarder toute notre histoire. Notre regard avec l’Afrique pour bâtir de nouveaux rapports », déclare celui qui s’oppose à tout déboulonnage de statue.
Du reste, les écoles et les crèches françaises devront accueillir les élèves de manière obligatoire à partir du 22 juin. Quant au second tour des élections municipales, il se déroulera dans les communes concernées le 28 juin. Concernant les zones hors d’Europe, le président français précise: « nous pourrons nous rendre dans les Etats hors d’Europe où l’épidémie sera maîtrisée ». Une phrase qui sera disséquée en longueur par les tours opérateurs, les voyagistes et les réceptifs hôteliers des destinations touristiques de la Méditerranée et de l’Afrique.