Accusé de « délit d’initiés » et d’avoir favorisé son entreprise dans le gigantesque marché des masques dans le cadre de la riposte marocaine contre le Covid-19, Mohamed Boubouh, président de L’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH) est contesté . Plus de 262 entreprises textiles et d’habillement du nord du Royaume ont signé une pétition par laquelle, elles dénoncent à ce propos les agissements du Président Boubouh qui a « délibérément manœuvré pour tirer profit personnellement de la situation de crise du secteur, notamment en ce qui concerne la mauvaise gestion du processus de fabrication de masques de protection », indique un communiqué.
Cette action qui était initiée au départ en tant qu’action à objectif caritatif et solidaire s’est transformée pour devenir un pur processus commercial et a été considéré par un nombre d’industriels comme étant un comportement incluant beaucoup de confusion et de soupçons. Les signataires condamnent par ailleurs les propos « avilissants et déshonorants » de M. Boubouh lors de ses récentes déclarations, les qualifiant de manœuvres invasives et d’allégations infondées dictées par un seul et unique objectif, celui de diviser pour régner. Ils déplorent de ce fait ces agissements auxquels les professionnels du secteur n’étaient pas habitués et qui n’ont jamais été pratiqué au sein de l’AMITH.
Face à cette situation alarmante et compte tenu de l’histoire illustre et actions valorisantes de l’AMITH, qui s’étend sur plus de 60 années ; et compte tenu des échecs accumulés par M. BOUHBOUH pendant la période où il a assumé la présidence l’Association, les professionnels du secteur du textile et de l’habillement signataires de cette pétition retirent leur confiance de M. BOUHBOUH et l’appellent à présenter sa soumission de la présidence de l’AMITH et cela afin de préserve les traditions et la crédibilité de l’Association et de préserver les intérêts de ce secteur vital.
Rappelons que le président de l’AMITH a présenté sa version des faits lors d’un conseil d’administration de l’association le 2 juin dernier, demandant une enquête des pouvoirs publics. L’affaire remonte au 7 avril dernier quand l’AMITH avait promis de livrer 4 millions de masques gratuits en marge d’une réunion entre les textiliens du nord et la Chambre de commerce de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Les industriels accusent depuis lors le président d’avoir certifié ses trois usines en un temps record et gagné des marchés juteux, ce que ce dernier nie. Délit d’initiés ou hyper-réactivité ?