Une banque qui veut gagner sur tous les tableaux. Mais cette fois-ci, la vénérable HSBC, Hong Kong & Shanghai Banking Corporation, fondée en 1865 sur le florissant commerce de l’opium, qui occupait alors les sujets de Sa Gracieuse Majesté, est entrain de perdre sur tous les fronts. Au tout début, l’institution a misé sur l’administration Trump en lui fournissant des documents précieux dans sa traque de la fille du fondateur de Huwaei, aujourd’hui retenue au Canada et risquant l’extradition vers les USA, pour avoir enfreint l’embargo contre l’Iran.
Puis, revirement, la banque présente dans 84 pays apporte son soutien à la Chine dans ses manoeuvres pour mettre Hong Kong sous sa botte. Le responsable de la banque pour l’Asie Pacifique, Peter Wong , a signé une pétition soutenant la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong. «Nous respectons et soutenons les lois et régulations qui permettront à Hong Kong de repartir et de reconstruire son économie, et dans le même temps maintiendront le principe d’un pays, deux systèmes», avait justifié HSBC.
Au final, HSBC reçoit des tirs de partout, et notamment des américains qui l’accusent d’avoir fait allégeance à Pékin. « Cette démonstration d’allégeance ne semble pas avoir apporté beaucoup de respect à HSBC de la part de Pékin, qui continue à utiliser les activités de la banque en Chine comme un levier politique contre Londres», déclare le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, aux avants postes dans la guerre commerciale entre les deux puissances.
A choisir entre l’Occident et l’Empire du Milieu, HSBC semble avoir fait son choix en suivant son portefeuille de 60 millions de clients. Sous la houlette de son directeur général, Noel Quinn, la banque mêlée dans plusieurs affaires prestigieuses et beaucoup moins a choisi de supprimer 35.000 emplois et de réduire la voilure aux Etats-Unis et en Europe, afin de se concentrer davantage sur l’Asie.