L’après Covid-19 sera politique ou ne sera pas. Un nouveau sondage publié aujourd’hui dans un rapport d’Ivan Krastev, président du Centre for Liberal Strategies, et Mark Leonard, fondateur et directeur de l’ECFR, tord le cou à trois illusions qui ont fait les gros titres pendant la pandémie du coronavirus et constate un large soutien en faveur d’une relance menée par l’UE.
L’étude révèle que seuls 15 % des électeurs français déclarent que leur opinion sur le gouvernement d’Emmanuel Macron s’est « améliorée » depuis le début de la crise du Covid, tandis que 60 % pensent que le gouvernement n’a pas été à la hauteur. Il est intéressant de noter que parmi les personnes ayant exprimé leur opinion sur la question, 47 % d’entre elles pensent que les experts et les autorités ont fait de la rétention d’information concernant le virus, tandis que 38 % pensent qu’elles ne peuvent pas compter sur ces institutions pour fournir des réponses. La confiance dans ces institutions n’est élevée que chez les partisans d’Emmanuel Macron (48 %), alors que plus de la moitié (52 %) des partisans du Parti socialiste et des Verts (53 %) pensent que les experts et les autorités cachent des informations au public.
Basé sur des sondages Datapraxis et YouGov réalisés au moment où la plupart des États membres de l’UE commençaient à élaborer des plans de réouverture de leurs économies et que la reprise des marchés commençait à remplacer la santé publique en tant que priorité de l’agenda politique, l’article «Europe’s pandemic politics: How the virus has changed the public’s worldview», s’interroge sur certaines des premières leçons que les commentateurs ont tirées de la pandémie.
S’appuyant sur des données provenant de neuf États membres de l’UE – qui représentent collectivement les deux tiers de la population européenne – Ivan Krastev et Mark Leonard contestent les affirmations selon lesquelles il y aurait eu à la fois une montée de l’euroscepticisme nationaliste et du fédéralisme pro-européen, un soutien à l’intervention massive de l’État et un renforcement de l’autorité des experts.
Les sondages révèlent qu’une majorité des personnes interrogées, dans chaque État membre, soutiennent la nécessité d’une coopération accrue au sein de l’UE : 63 % des Européens déclarent que la crise du coronavirus a montré la nécessité d’une coopération au niveau de l’UE. En France, il en ressort un scepticisme profond à l’égard des experts et des faibles résultats du gouvernement d’Emmanuel Macron. Cela ne semble cependant pas avoir profité pour autant au Rassemblement National mené par Marine Le Pen.
Les données, qui sont représentatives des deux tiers de la population européenne, révèlent que 63 % des citoyens pensent que la crise du coronavirus a montré qu’il était nécessaire de renforcer la coopération au niveau de l’UE. Le rapport avertit toutefois que ce soutien pour une coopération accrue au niveau de l’UE est conditionnel et ne doit pas être considéré par les législateurs comme un appel à un renforcement des institutions ou comme un vote de confiance dans la structure actuelle de l’UE.