Le moratoire sur le paiement des intérêts du G20 vise à aider à libérer des ressources fiscales en Afrique pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Dans une note, l’agence Standard & Poor’s estime que sur les 21 souverains africains qu’elle évalue , «les charges d’intérêts domestiques sont plus élevées que les charges d’intérêts externes. Le moratoire est uniquement destiné aux intérêts extérieurs dus, il ne concerne donc qu’une partie de la dette ».
Alors que les stocks de la dette extérieure des souverains africains notés sont toujours dominés par les prêts bilatéraux publics, les paiements d’intérêts dus aux créanciers du secteur privé sont plus élevés que ceux des créanciers publics.
En effet, le coût d’emprunt auprès des créanciers du secteur privé est beaucoup plus élevé; les créanciers officiels ont tendance à fournir un financement à très faible coût avec des contrats à long terme.
Tout accord de suspension de la dette ne diminue en rien à la nécessité de poursuivre les réformes et l’assainissement budgétaire qui finiront par réduire les charges d’intérêt et d’offrir une flexibilité budgétaire à moyen et à long terme.