Invité par Jean-Jacques Bourdin, le célèbre médecin marseillais s’est emporté à une question orientée du journaliste. « Vous affirmez que des médecins ont tué des gens ? » lance l’animateur de BFMTV. « Non, non, gardez vos déductions pour vous ! » rétorque le défenseur de la chloroquine, un tantinet énervé. « Quand on dit aux malades, ne faites pas du diagnostic, restez chez vous et prenez du Doliprane, on ne les soigne pas, point final ». Et le journaliste d’insister à plusieurs reprises: « donc, on risque de les tuer ? ».
Refusant de tomber dans le débat qui vaut au professeur Christian Perronne une pétition de la part des médecins, Didier Raoult esquive non sans rappeler ses statistiques, à savoir « 0,5% de morts », chez ces malades, soit, s’enorgueillit-il, le taux de mortalité le plus bas du monde. Mais il en fallait plus pour faire renoncer au journaliste à sa méthode qui consiste, par des questions déroutantes, à déstabiliser l’interlocuteur. « Vous avez dit aussi qu’ici à Paris, l’on comptait les morts, moi je comptais les positifs ? », relance Bourdin sur un mode plus accusatoire qu’interrogatif.
Et là, la réponse de Raoult est froide de précision : « c’est vrai, je l’ai dit ». ET LE même Bourdin DE s’indigner, dénonçant une « insulte » à l’égard du personnel soignant. « Vous comprenez que ça a choqué ? « , lance l’homme des médias sur un ton inquisitorial. Celui-ci, désarçonné, évoque sa popularité à Marseille, un fouet tendu à Bourdin, qui en use sans se faire prier: « ce n’est pas la popularité qui soigne », rétorque le journaliste. Et Raoult de répliquer avec la sécheresse du chirurgien: « Je sais, ce n’est pas la popularité qui soigne, c’est moi qui soigne ». Très énervé face à son contradicteur, Didier Raoult menace de s’en aller. « Ce serait une erreur », réplique un Bourdin sûr de lui; de ses petites feuilles et de sa méthode qui n’aura pas laissé au médecin le temps de parler. « Je m’en fiche de vous », lance Raoult au journaliste qui lui répond par un : « alors, allez-y ! « , asséné avec assurance, traduisant, confiance en soi, suffisance et, surtout, cette audience qui fait de son émission l’une des incontournables en France.
Conscient du buzz ainsi créé et rappelant avec un sourire de satisfaction mal dissimulé, Bourdin aura réussi à sortir le professeur de ses gonds mais pas forcément à aider le public à se faire une idée plus claire sur la gestion de la pandémie en France et les éventuels conflits d’intérêt liés aux prescriptions ou interdictions de certains protocoles.
Au final, Didier Raoult, bon professeur de médecine, tombe dans le jeu subtil des plateaux de télévision et, sur ce point, il doit, si ce n’est pas encore fait, prendre un conseiller en media training et en communication. Le Bernard Tapie de la médecine (celui de l’Olympique de Marseille, pas du Crédit Lyonnais) aura au moins réussi, tout au long des 35 minutes de l’émission, la prouesse de ne pas avoir eu à déclarer que de nombreux professeurs et médecins français sont achetés par l’industrie pharmaceutiques, restant sur ce qu’il avait dit dès le départ, à savoir que les conflits et les relations d’intérêt sont faciles à vérifier.
2 commentaires
L’étude de l’AP-HP de Paris, ne dit pas que les malades sous hydroxychloroquine et azithromycine ont 20% de mortalité que ceux sans traitement, mais identique. Pr Raoult relisez vos notes.
PS: il n’y a pas 0.50% de mortalité à l’IHU de Marseille mais 0.94% ( voir étude IHU publiée) Raoult perd la mémoire.
L’étude de l’AP-HP de Paris, ne dit pas que les malades sous hydroxychloroquine et azithromycine ont 20% de mortalité en moins que ceux sans traitement, mais identique. Pr Raoult relisez vos notes.
PS: il n’y a pas 0.50% de mortalité à l’IHU de Marseille mais 0.94% ( voir étude IHU publiée) Raoult perd la mémoire.