Les obligations à caractère social devraient connaître la croissance la plus rapide du marché de la dette durable en 2020, après avoir représenté 5% des $400 milliards de dette durable émise en 2019 (CBI), indique l’agence de notation Standard and Poor’s dans un nouveau rapport paru le 25 juin 2020. Une dynamique en fort contraste avec le reste du marché obligataire mondial, pour lequel Standard and Poor’s prévoit une baisse de 9% des volumes d’émission cette année. Selon Morgan Stanley, quelque 32 milliards de dollars d’obligations sociales ont été émises en avril 2020, ce qui constitue un bond sans précédent. Ce mois marque un tournant puisque les obligations sociales ont dépassé les obligations vertes pour la première fois.
Une grande partie de cette croissance rapide peut être attribuée à l’effet de la pandémie de COVID-19, qui a vu l’émission accélérée d’obligations sociales pour financer les réponses publiques et privées et générer des résultats sociaux positifs, en particulier pour les populations cibles. En mars 2020, l’ICMA a souligné la pertinence des liens sociaux dans la lutte contre la pandémie de coronavirus et a fourni des des orientations pour les projets sociaux éligibles, qui pourraient inclure les soins de santé liés aux coronavirus et investissements dans la recherche médicale, le développement de vaccins et l’équipement médical.
En mars 2020, International Finance Corporate (IFC) a réalisé sa plus importante émission d’obligations sociales depuis son programme obligataire lancé en 2017, pour financer sa réponse au coronavirus. Peu de temps après, le La Banque africaine de développement a lancé un emprunt social de 3 milliards de dollars « Fight COVID-19 » qui, selon l’Institut des finances internationales (IIF) était le plus grand lien social en dollars du monde transaction à ce jour.
En outre, en avril 2020, le Guatemala est devenu le premier pays à émettre un lien social souverain visant à financer les efforts de réponse de COVID-19. Le produit a été alloué à des initiatives telles que l’amélioration des infrastructures de santé et la sécurité alimentaire, le les entreprises et les professionnels, ainsi que les pratiques médicales et préventives. Comme la crise se déroule, nous pensons qu’un certain nombre d’organismes supranationaux, d’organismes gouvernementaux et d’entreprises liés à COVID les émissions suivront probablement.
L’Europe continue de fournir la plus grosse partie des nouvelles émissions, mais sa part représente actuellement 40% du marché, contre 80% en 2016. La part des marchés émergents continue de se développer. Les entreprises et les institutions financières seront plus actives sur ce segment, la pandémie accélérant l’intérêt des émetteurs privés pour ces considérations sociales. En dépit de certains progrès, le suivi et le reporting en la matière pâtissent encore d’un manque de standardisation.
L’ICMA (International Capital Market Association) définit les obligations sociales comme des obligations dont le produit finance des projets sociaux nouveaux et existants tels que l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’accès à l’éducation, aux soins de santé et financement. Ils constituent une part relativement petite du marché global de la dette durable constitué d’obligations vertes, des obligations de durabilité, des prêts verts et des prêts liés à la durabilité et obligations.