« Cette tempête passera. Mais les choix que nous faisons maintenant pourraient changer nos vies pour les années à venir », écrivait l’auteur à succès Yuval Noah Harari pour le Financial Times. Il y aura assurément un avant et un après Covid-19. Cette crise sanitaire nous a pris de court, et nous a contraints au changement de nos comportements. De nombreuses entreprises ont pris conscience de cette nouvelle réalité, à savoir que les réunions en face à face ou les voyages d’affaires n’étaient pas si indispensables, que les grands bureaux coûteux pouvaient être remplacés par des outils de vidéoconférence, que les usines pouvaient être décentralisées et bénéficier d’une plus grande automatisation de la production, etc.
Si le secteur privé a été particulièrement réactif et innovant, le secteur public l’a un peu été moins. Or, au vu de la pandémie mondiale, la transformation numérique des institutions n’est plus une option. Les opérations et les services des gouvernements pourront évoluer en prenant compte de cette nouvelle donne amenée par le Covid-19, et ce d’autant plus sur le continent africain.
Les modalités pratiques pour une meilleure transformation digitale
Pour permettre une matérialisation du continent africain, ce n’est pas seulement l’automatisation des processus bureaucratiques, mais une véritable transformation numérique en profondeur des organisations. Dans cette optique, certains éléments se révèlent essentiels, telles que les infrastructures. La transformation numérique ne peut être envisagée que si les pays africains disposent de solides infrastructures TIC comme le haut débit mobile. Cette crise pourrait être catalyseur d’accélération de la mise en œuvre de la 5G à l’échelle du continent. À titre d’exemple, un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) de mai dernier insiste sur la nécessité de rénovation des services d’infrastructures des télécommunications en Afrique, afin que le continent puisse fournir efficacement des services de e-santé.
Deuxième élément essentiel à la transformation digitale des gouvernements : une forte pénétration de la téléphonie mobile. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), le taux de pénétration du smartphone était de 45 % sur le continent en 2018 et il atteindrait 65 % en 2025. C’est une évolution assez spectaculaire, mais il est possible d’aller encore plus loin. Ceci permettrait aux administrations de déployer des services plus pratiques et plus accessibles, par la numérisation de toutes les transactions administratives, laquelle mènerait à plus d’efficacité et à l’optimisation des délais d’attente souvent trop longs. Pour cela, la démocratisationdes outils technologiques est nécessaire. Enfin, dernier point : l’accès à la technologie. Nombreux sont ceux qui qualifient le numérique de « droit élémentaire ». Quelle que soit l’issue de ce débat, il est de la responsabilité des institutions de réduire la fracture numérique, en particulier dans ce contexte si particulier de crise sanitaire. Les smartphones et l’accès à l’internet doivent aujourd’hui plus que jamais être rendus accessibles.
Face Covid-19, la technologie est, à plus forte raison, salvatrice pour les gouvernements. L’Afrique, jusque-là considéré comme épargné par l’épidémie a connu une hausse du nombre de contaminations ces derniers jours. À ce titre, la mise en œuvre de procédés technologiques est indispensable pour contenir le virus. L’utilisation de drones pour le contrôle des règles de distanciation sociale est une piste intéressante, que de nombreux pays ont déjà mis en place. Il en est de même pour l’utilisation des Big Data qui permettent d’analyser différentes sources de données publiques et privées, ou encore le lancement d’applications de traçage pour établir l’identité des personnes à haut risque afin qu’elles puissent être mises en quarantaine.
Promouvoir la culture numérique en Afrique
Même en réunissant tous les facteurs opérationnels susmentionnés, la digitalisation des gouvernements ne peut réussir sans une forte culture numérique. Tout effort de transformation nécessite un leadership fort, afin de construire la confiance autour de cette transformation digitale. Parallèlement, il faut développer un partenariat public-privé solide. En effet, pour amorcer une réelle transformation digitale, il est important de parvenir à la convergence de l’administration et des entreprises. Dernier élément, et non des moindres : le facteur humain. Les gouvernements ont besoin d’utilisateurs avertis qui sont conscients du potentiel des technologies innovantes. Ce sont eux qui rendront le changement possible.
En définitive, aujourd’hui plus que jamais la transformation digitale des gouvernements et administrations africains doit être une priorité. Déjà, de nombreux pays semblent emprunter cette voie. L’Égypte a par exemple déclaré la mise en place d’ici la fin 2020 de six nouveaux parcs technologiques, dédiés au développement de l’innovation et de l’entrepreneuriat TIC. La transformation digitale y est donc bien amorcée.
Un commentaire
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