Le roi Philippe de Belgique s’est invité dans la célébration, ce 30 juin, des 60 ans de la RDC en présentant “ses plus profonds regrets pour les blessures » infligées lors de la période coloniale belge. Ces excuses sont-elles un pas vers la criminalisation de la colonisation ? Trop tôt pour le dire.
De simple propriété du roi des Belges lors du congrès de Berlin en 1885, le Congo est passé par le stade de la colonie puis par 60 ans d’Etat post-colonie qui a résisté à la désintégration voulue et financée par certaines multinationales et certains États, notamment la Belgique, garants de la guerre katangaise de triste mémoire. D’où la charge symbolique des excuses du roi Philippe sous forme d’une lettre adressée au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi.
« Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore présentes dans nos sociétés », écrit le Roi des Belges.
Des actes de violence et de cruauté ont été commis au Congo par la puissance coloniale belge. « Ces actes pèsent encore sur notre mémoire collective », assure Philippe, sur le trône depuis 2013.
Pour rappel, l’Europe vient après moult hésitations de consacrer l’esclavage crime contre l’humanité. Il en va autrement pour la colonisation qui compte encore beaucoup de défenseurs dans les ex-Métropoles, attachés aux bienfaits de ce temps pendant lequel l’Europe a maintenu l’Afrique sous son genou après l’avoir esclavagisé quatre siècles durant. Le président français Emmanuel Macron qui avait osé contredire la thèse française officielle sur la colonisation, de passage à Alger, est depuis revenu au conservatisme. Sur ce point, le roi Philippe est plus progressiste que l’ancien sociétaire de Rotchild.
Le roi Philippe exprime ainsi son engagement à « combattre toutes les formes de racisme ». »J’encourage la réflexion qui est entamée par notre parlement afin que notre mémoire soit définitivement pacifiée », ajoute-t-il.
En France, Emmanuel Macron s’oppose à tout déboulonnage de statue. Une bonne nouvelle pour la représentation colossale du Roi Léopold qui domine le fleuve Congo.