Le ministère pubic angolais a requis mardi une peine de sept ans de prison contre le fils de l’ancien président José Eduardo dos Santos poursuivi notamment pour détournement de fonds publics, trafic d’influence et blanchiment d’argent. L’ Ex- tout puissant patron du fonds souverain d’investissement angolais, José Filomeno dos Santos, demi frère de Isabel Dos Santos, âgé de 42ans, inculpé il y a environ une année, a comparu ce 30 juin avec trois complices présumés, dont l’ex-patron de la Banque centrale Valter Filipe da Silva.
La justice angolaise affirme détenir des preuves tangibles et irréfutables contre les quatre accusés qui ont eu à transférer illégalement 500 millions de dollars de la Banque centrale vers le compte londonien d’une agence du Crédit Suisse, dans le cadre d’une fraude présumée qui aurait permis au fils Do Santos , selon le procureur général adjoint de Luanda , de détourner jusqu’à 1,5 milliard de dollars. En effet, dans son réquisitoire, le procureur adjoint Pascoal Joaquim représentant le ministère public au procès, a souligné que depuis le début de cette procédure engagée contre les quatre prévenus , les accusés ont toujours eu l’intention de contourner l’Etat angolais pour dissimuler les preuves.
Du côté de la défense, un des avocats du collectif qui défend Sérgio Raimundo, un des co-accusés du fils Do Santos, a déclare aux médias être convaincu que les accusés seront acquittés car les fonds prétendument détournés n’ont été trouvés dans le compte d’aucun des accusés. Par ailleurs, a-t-il ajouté, l’ancien président angolais José Edouardo Do Santos avait en son temps publiquement déclaré que tout se faisait sous ses instructions .
Avant l’ouverture de ce procès tant attendu, le chef de l’Etat angolais, Joao Lourenço, a réaffirmé sa volonté de lutter contre la corruption. S’exprimant devant le comité centrale de son parti le MPLA, le président angolais a déclaré ce qui suit : »au cours des deux dernières années, nous avons beaucoup fait (contre la corruption), et les preuves sont là, les auteurs paient pour les crimes qu’ils ont commis, à la différence de ce qui s’est passé pendant quarante-trois des quarante-cinq ans depuis notre accession à l’ indépendance » .
Il sied de noter que depuis son accession au pouvoir en 2017, le président Joao Lourenço a viré la plupart des dirigeants d’entreprise et des institutions étatiques nommés par son prédécesseur au nom de la lutte contre la corruption. José Filomeno dos Santos, le fils cadet de l’ex président Do Santos et sa demi-soeur Isabel, qui a été évincée en novembre 2017 du poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale, la Sonangol, symbolisent le courant du nettoyage de l’opération anti-corruption baptisée « Main Propre » Premier gros poisson tombé dans les filets de la justice, José Filomeno risque sept ans de prison selon la réquisition du parquet. Et attend la délibération des juges sans beaucoup d’illusions.