En Mauritanie, le génie militaire vient d’être déclaré attributaire de la réalisation d’un réseau d’évacuation des eaux stagnantes de quatre mares à Nouakchott pour 69,5 millions MRU soit 1,85 millions $. Le marché a été remporté par entente directe avec l’autorité contractante, en l’occurrence le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Le génie militaire dispose d’un délai d’exécution de trois mois pour livrer le chantier. L’Etat major de l’Armée n’est pas à son coup d’essai.
Entre l’arrivée du président Mohamed Cheikh Ghazouani au pouvoir en août 2019 et juin 2020, la grande muette a raflé de nombreux petits contrats qui relèvent du domaine du génie civil et de l’assainissement pour un montant cumulé de 7,6 millions $.
La reconstruction du stade de Nouadhibou, capitale économique du pays, d’un montant de 3,45 millions $, attribuée par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Amenagement du territoire, début novembre 2019, demeure à cette date le plus gros contrat engrangé par l’armée sous l’ère Ghazouani. Le génie militaire mauritanien tire son épingle du jeu du fait que les contrats lui sont attribués sans appel d’offres.
Reconstruction du stade de Nouadhibou, réalisation d’un réseau d’eaux stagnantes à Nouakchott, mise à niveau de la prison de N’Beika – localité de la région du Tagant située au centre du pays, extension d’une école à Nouakchott…tous ces marchés ont été en effet adjugés à l’Armée par entente directe selon ce que d’autres appelleraient un fait de prince ou de Général. L’opacité de ces attributions ouvre la voie à toutes sortes de dérives y compris à surfacturation.
Comble du laisser-aller, les travaux d’extension de l’Ecole 8 de Nouakchott relatifs à la construction de 16 salles de classes, attribués en février dernier. L’heureux adjudicataire, l’Etat major de l’Armée, empochera 24, 2 millions MRU soit 15 millions MRU (40 milles $) pour la construction d’une … salle de classe. Ce qui reste encore possible en Mauritanie et nulle part ailleurs !