Après six mois de délibération, la Cour d’appel de Paris a confirmé ce vendredi 3 juillet, le non-lieu rendu fin 2018 dans l’attentat de 1994 contre l’avion du président rwandais, au coeur des tensions récurrentes entre Paris et Kigali. Après avoir fait appel de la décision des juges d’instruction, en décembre 2018, d’abandonner les poursuites contre neuf membres de l’entourage de l’actuel président rwandais Paul Kagamé, la Cour d’appel de Paris valide définitivement le non-lieu dans l’affaire de cet attentat.
Les faits se déroulent le 6 avril 1994, l’avion transportant le président rwandais, Juvénal Habyarimana, d’origine Hutu en compagnie du président burundais, Cyprien Ntaryamira, est abattu dans sa phase d’atterrissage vers Kigali par un missile. De rebelles Tutsis, conduits par Paul Kagame, sont dans l’immédiat cités comme instigateurs. Radio Milles collines entre en scène. La suite est connue: un spectacle de boucherie humaine avec 800.000 morts en 90 jours.
L’enquête demandée par les familles des victimes de l’attentat contre l’avion présidentiel, la plupart des français membres de l’équipage, n’a pas réussi à prouver l’implication de Paul Kagamé. « Vouloir rouvrir un dossier classé, c’est vouloir créer des problèmes… », déclarait le président Emmanuel Macron, constatant la difficile conciliation entre justice et diplomatie. « Si ces choses ne sont pas définitivement éclaircies, nos relations risquent fort d’en pâtir d’une manière ou d’une autre « , poursuivait le locataire de l’Elysée. En attendant, la mort du Président rwandais Juvénal Habyarimana reste un mystère.