L’agence de notation financière Fitch a indiqué, mardi 7 juillet, que le plan de soutien économique de l’Afrique du Sud, d’un montant global de 24,4 milliards d’euros, s’avérera inefficace. L’agence a indiqué que la nation arc-en-ciel fera face à deux défis majeurs, à savoir la rationalisation des dépenses publiques et la hausse de la dette.
Lors de la présentation de son budget d’urgence à l’assemblée (début juin), le ministre des Finances Tito Mboweni avait déclaré «que le déficit public s’élèverait à 14,6% du produit intérieur brut au cours de l’exercice 2020/21, tandis que la dette grimperait à 81,8% du PIB ».
Dans cette optique, le Trésor a tenu sa promesse d’environ 230 milliards de rands (13,5 milliards de dollars) de réductions de dépenses à court terme, un objectif fixé en février avant la pandémie de COVID-19. S’exprimant lors d’un webinaire, Jan Friederich, responsable des notes souveraines pour l’Afrique de Fitch rappelle que les autorités sud-africaines avaient déjà prévu d’atteindre un solde primaire, ce qui aurait nécessité des ajustements moins importants, et ceux-ci ont été abandonnés. « Donc, les antécédents de suivi de ces plans ne sont pas vraiment là ». Fitch a abaissé la cote de crédit de l’Afrique du Sud en avril, citant l’absence d’une voie claire vers la stabilisation de la dette et une croissance économique plus élevée. Les autres grandes sociétés de notation, Moody’s et S&P, vont dans le même ou presque. L’économie la plus avancée d’Afrique s’est contractée pour la quatrième fois en cinq trimestres au cours des trois mois précédents la pandémie. Le Trésor estime que le PIB se contractera de 7,2% cette année.