La hausse des transactions interbancaires contraste avec la baisse des injections de liquidités du marché monétaire d’Afrique centrale. Des interventions sur le marché monétaire différées afin de mieux apprécier l’impact du COVID-19 sur le système bancaire de la CEMAC.
Les activités du marché monétaire ont connu d’énormes fluctuations au cours du premier trimestre de l’année dans l’ensemble des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) renseigne la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).La Banque centrale a indiqué à travers le bulletin monétaire dont Financial Afrik a pu obtenir une copie que la pandémie du Coronavirus a provoqué des ajustements, ce qui n’ a pas permis de mener certaines opérations sur l’écosystème bancaire de la sous-région.Les transactions interbancaires ont enregistré une hausse pour atteindre 149,4 milliards FCFA au mois de mars, contre 114,7 milliards FCFA en février, ce qui représente un accroissement de 30,3%, après une baisse de 26,94% un mois auparavant.A l’inverse, l’encours moyen des injections de liquidités sur le marché monétaire par la BEAC a enregistré une baisse pour s’établir à 251,8 milliards FCFA en mars contre 254,3 milliards FCFA un mois auparavant.
Pendant la période considérée, le marché des titres publics a été plus dynamique que le mois précédent pour une valeur totale de 262,3 milliards FCFA en mars contre 168 milliards FCFA en février alors que les taux d’intérêt pratiqués ont oscillé entre 3,25% et 7,50%.En outre, les activités de ce compartiment du marché monétaire ont été caractérisées par l’augmentation du volume de l’opération principale de reprise de liquidités et la modification des principaux taux d’intérêt de la BEAC par le Comité de Politique Monétaire (CPM).Pour faire face à l’environnement économique difficile renforcé par la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus, le CPM de la BEAC avait décidé en mars dernier de revoir certains principaux taux directeurs.Dans la foulée, pour ce qui est des taux débiteurs, le Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) a été fixé à 3,25 % au lieu de 3,50%, alors que le Taux de facilité de prêt marginal (TFPM) est passé à 5,00 % au lieu de 6,00%
Concernant le taux d’intérêt sur les placements des banques, le Taux de la facilité de dépôt a été fixé à 0,0 %.
Toutefois, les taux de rémunération des dépôts publics sont restés inchangés comme ci-après : le Taux d’intérêt sur placements publics au titre du fonds de réserve pour les générations futures (TISPPο) demeure à 0,40 % ; le Taux d’intérêt sur placements publics au titre du mécanisme de stabilisation des recettes budgétaires (TISPPı) reste à 0,05 % ; le Taux d’intérêt sur placements publics au titre des dépôts spéciaux (TISPP₂) est toujours de 0,00 % pendant que le Taux créditeur minimum fixé par la BEAC pour protéger et encourager l’épargne domestique est demeuré à 2,45 %.Durant ce mois de mars, aucune opération principale d’injection de liquidités n’a été organisée par la Banque Centrale même si par ailleurs, trois opérations de reprise de liquidités d’un montant unique de 70 milliards ont été organisés,tandis que l’encours moyen mensuel s’est établi à 36 milliards FCFA.Au regard de l’impact de la crise sanitaire actuelle, la BEAC a indiqué n’avoir pas mené certaines interventions sur le marché monétaire au titre de son opération principale afin de mieux apprécier les effets du COVID-19 sur la liquidité du système bancaire de la CEMAC.