Moins de 4 jours après le décès du premier ministre Amadou Gon Coulibaly, les écuries du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (abrégé en RHDP) font bruire des rumeurs sur la démission de Daniel Kablan Duncan, 77 ans, de son poste de vice-président. Contacté, un membre influent du cabinet de ce dernier réfute l’information sans explications.
Complètement écarté de l’ordre protocolaire dans les communiqués et les présentations des condoléances suite au décès du premier ministre Amadou Gon Coulibaly, le vice-président Daniel Kablan Duncan, cadet de Ouattara d’une année, concerné tout comme lui de la volonté affichée du parti de faire « place aux nouvelles générations », le disait il y a quelques mois en réfutant des rumeurs analogues : «Je suis RHDP des pieds à la tête». Aujourd’hui, face à l’avalanche des rumeurs et à l’absence de son nom dans le faire-part officiel des obsèques de Gon Coulibaly publié dans l’édition du quotidien national, Fraternité Matin, du vendredi dernier, l’intéressé garde un silence étourdissant, ce qui exclut de facto une erreur de protocole.
Après avoir été exclu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en 2019, en même temps que Patrick Achi, le vice-président Daniel Kablan Duncan avait rejoint le RHDP et apparaissait comme le dauphin naturel de Ouattara. Mais en mars dernier, la désignation du « plus que frère » Gon Coulibaly comme successeur naturel du président Alassane Ouattara mettra fin à ses espoirs. Aujourd’hui moins en grâce qu’un Patrick Achi, actuel secrétaire général de la Présidence ivoirienne, ou qu’un Hamed Bakayoko, ministre de la Défense, qui avait assuré l’intérim du premier ministre, Daniel Kablan Duncan n’en reste pas moins une pièce essentielle pour l’ancrage territorial du parti au pouvoir au delà du septentrion ivoirien.
La démission du vice-président si elle est confirmée ne manquera pas d’ébranler le camp du pouvoir. Le RHDP poursuit sur sa forte ébullition depuis le départ de Marcel Amon-Tanoh, ancien ministre des Affaires Etrangères, qui a démissionné en mars dernier, au lendemain de la désignaton du dauphin. Cette crise au sein du camp du pouvoir est illustrée aussi par la défenestration de Albert Mabri Toikeuse, après que ses atermoiements aient divisé sa formation, l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), scindée en deux mouvances. Faut il le rappeler, Daniel Kablan Duncan, député de Grand Bassam, le plus illustre et le plus ancien des proches du Président ivoirien depuis la Bceao, est de la même région du Sud-Comoe que le frondeur et démissionnaire Marcel Amon Tanoh. A quelques mois des présidentielles et après la mort du dauphin présidentiel, ces démissions fragilisent Alassane Ouattara et l’isolent un peu plus après la fin de son idylle romancée avec son « ainé » Henri Konan Bédié et son divorce retentissant avec son » jeune frère » Guillaume Soro, aujourd’hui en exil.
Un commentaire
Comment pouvez vous imaginer que l’on invite le Président et le Vice Président à une cérémonie qui a lieu au Palais Présidentiel. Ce sont eux les hôtes de la cérémonie. Il vous faut un minimum d’intelligence quand vous écrivez vos articles.