« J’ai décidé d’abroger le décret de nomination des membres restants de la Cour constitutionnelle et d’aller vers la mise en œuvre des recommandations issues de la mission de CEDEAO », a annoncé le président ibrahima Boubacar Keita du Mali, dans son discours nocturne de samedi soir, le deuxième en l’espace d’une semaine, le quatrième en un mois.
Pour le chef de l’Etat, «la dissolution de la cour va nous conduire dès la semaine prochaine à demander aux autorités compétentes la désignation de membres pour que rapidement, une cour reconstituée nous aide à trouver les solutions au contentieux issu des élections législatives ».
Le président IBK se dit ouvert à la prise des mesures d’apaisement judiciaires qui seront d’ailleurs examinées mais que « tout le monde conviendra que cette fois-ci, toutes les limites du tolérable auront été atteintes et dépassées, des faits d’une extrême gravité ont été posés, qui méritent examen et assurément sanctions judiciaires appropriées ».
Dos au murs, le chef de l’Etat Malien a donc décidé de procéder à la dissolution de cour constitutionnelle, une des revendications phares des manifestants : «nous avons suivi, tous, et déploré ce qui s’est passé hier dans notre pays, en particulier dans la capitale, Bamako. Des actes de vandalisme à nul autre pareil ! Le saccage de l’Assemblée nationale! L’occupation de l’Office de Radiodiffusion-Télévision Nationale du Mali ! Le pillage des biens d’honnêtes citoyens ! Les voitures incendiées d’agents du service public », a-t- il dit.
Le chef de l’Etat malien s’est ’incliné devant les victimes, adressé ses condoléances les plus émues aux familles des défunts et priépour le prompt rétablissement des blessés. « L’Etat de droit s’assumera, les libertés fondamentales seront préservées tant que je continuerai d’avoir le lourd privilège de vous servir. Pour autant, l’Etat de droit nous assigne à tous, des devoirs et des obligations. De ces droits comme de ces devoirs, je suis le garant », martèle IBK dans son discours nocturne.
« Ce sont là des lignes rouges, la seule condition pour préserver et notre démocratie et notre culture qui rejette l’excès, pour lui préférer la tolérance, l’amour, l’écoute, le partage. Donc accepter de se parler et se donner la chance de se comprendre. Le Mali encore peut parler au Mali, le Mali doit toujours parler au Mali ».