Suspens à Varsovie. Le résultat de l’élection présidentielle tenue ce dimanche 12 juillet en Pologne, considérée comme le vote le plus important en Pologne depuis 1989, est encore inconnu après la clôture du scrutin à 21 heures GMT et devrait le rester au moins jusqu’à ce lundi. Les résultats basés sur les sondages de sortie des urnes voient le populiste président sortant, Andrzej Duda (parti Droit et Justice, PIS),crédité de 50,4% devant le candidat de l’opposition libérale Rafal Trzaskowski, le jeune maire de Varsovie, surprise du deuxième tour avec sa plateforme civique (PO).
Cependant, la très faible marge d’environ 150 000 voix entre les deux adversaires ne permet pas de déterminer le vainqueur tant que le décompte final ne sera pas achevé. Duda, qui a remporté le premier tour de l’élection le 29 juin avec 43% des voix n’a pas réussi à obtenir une avance franche après deux semaines de campagne électorale au cours de laquelle il a reçu un soutien massif des médias publics et a lancé des attaques brutales contre son adversaire.
Pour sa part, Trzaskowski a gagné environ 2 millions d’électeurs par rapport à son résultat au premier tour. Le taux de participation de 69% – le plus élevé depuis 1989 lors de toute élection en Pologne – est une preuve à la fois d’un engagement civique accru et d’une polarisation sociétale énorme dans le pays, témoigne le Conseil européen des relations étrangères (ECFR), auteur du sondage. Le résultat final peut dépendre des votes des Polonais vivant à l’étranger qui ne sont pas couverts par les sondages de sortie de vote. La majorité d’entre eux devait soutenir Trzaskowski.
Isolé de la scène européenne pour son euroscepticisme et ses violations répétées de l’Etat de droit, Andrzej Duda, opposé à l’avortement et à l’accueil des immigrés, bénéficie du soutien affirmé de l’américain Donald Trump qui l’a reçu peu avant le premier tour. L’opposition libérale qui compte sur le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, pour renverser la vapeur, prône un changement radical, notamment sur l’Europe et les droits de l’homme. Une posture trop « européanisée » de la part des conservateurs qui surfent sur le nationalisme, la religion, le refus de l’adoption de l’euro et des propos polémiques à répétition contre les LGBT.