Le président turc Recep Tayyip Erdoğan vient d’ordonner la transformation de la célèbre Sainte Sophie en mosquée, portant un coup dur à la laïcité si chère à son devancier Mustafa Kemal Atatürk, père de la Turquie moderne. En 1934, celui qui choisit six ans plus tôt, lors de la révolution des signes, l’alphabet latin pour la transcription de la langue turc au détriment des caractères arabes, avait transformé la mosquée en musée, « cadeau à l’humanité ».
Aujourd’hui, le président Erdogan, nationaliste qui se réclame plus de l’empire Ottoman que de la république laïque d’Attaturk, accède aux revendications d’une aile radicale au sein du parti islamiste AKP, au risque de réveiller les vieilles rancoeurs vis-à-vis de la Grèce et du Vatican. « Ceux qui ne bronchent pas contre l’islamophobie dans leurs propres pays attaquent la volonté de la Turquie d’user de ses droits souverains », a déclaré le président Erdogan.
En réaction, la Grèce par la voix de sa ministre de la culture, Lina Mendoni, a protesté estimant qu’il s’agissait d’une «provocation envers le monde civilisé». Reste à savoir quelle configuration géographique ou émotionnelle Athene donne-t-elle à l’expression « monde civilisé » dont l’usage, brandi contre la Turquie, semble épouser les thèses de Samuel Huntington.
Cet édifice construit par les byzantins pour y couronner leur empereur était tombé entre les mains des Ottomans en 1453 et la transformation de l’ancienne Constantinople en Istanbul. Depuis sa transformation en musée au terme de rénovations qui ont réhabilité les figures et les symboles chrétiens tout en lui laissant ses minarets ajoutés par l’empereur Mehmed II, Sainte-Sophie, classé au patrimoine mondial par l’Unesco, attire des millions de touristes (3,8 millions en 2019) du monde entier aux côtés de ses répliques, notamment la Mosquée Bleue ou encore le palais Topkapı. Dimanche, à l’issue de la prière de l’Angélus, le pape François s’est dit «très affligé» par la décision de la Turquie. « Il fallait que Sainte-Sophie retrouve son identité initiale. Le conseil d’État a donné sa décision finale après un recours. C’est à la nation turque et pas à d’autres, que revient de trancher concernant la décision finale relative au statut de Sainte Sophie. C’est notre question interne. Les autres pays ne peuvent que respecter la décision exprimée », a martelé Erdogan en réponse aux critiques de Washington et Paris.
2 commentaires
Merdogan met à l’épreuve la passivité du monde civilisé, entendez par là l’occident. L’arrogance de ce frustré présente malgré tout un avantage considérable et qui consiste à éveiller les consciences occidentale par rapport à la dangerosité de l’islam. Maintenant, il ne reste plus à Israel qu’a détruire le furoncle al aqsa pour y bâtir le temple légitime en ses lieux.
Vous allez apprendre et reconnaitre qu’il s’agit du territoire Turque et non d’un territoire français ou autre. Vous allez acceptez, de gré ou de force, la décision prise par les Turcs.