Par Melba Muzola.
7 armées étrangères et 140 groupes armés opèrent en RDC.
Des politiques ainsi que des personnalités de la société civile de diverses tendances ont passé en revue la situation générale du pays le 11 juillet 2020 à Kinshasa. A l’issue de cet entretien, ils ont été tous unanimes en faveur d’un consensus national qui doit avoir lieu sur les réformes électorales en République démocratique du Congo(RDC). Parmi les signataires dudit acte, il y a des députés nationaux à l’instar de Henri –Thomas Lokondo, Patrick Muyaya, Juvénal Munubo, Charles Makengo Ngombe, Claudel André Lubaya, JJ Mamba, Delly Sesanga, Jacques Ndjoli ainsi que JMarc Mambidi Koloboro.
Et pour ce qui est des personnalités de la société civile, l’on peut citer Daniel Mukoko Samba, JPierre Muongo et Paul Nsapu. Il ressort de ses échanges que le Congo est en crise vu la situation qu’il traverse car l’intégrité du territoire est gravement menacée depuis 18 mois après la mise en place des institutions à la suite des élections de décembre 2018. Cette crise a été aggravée par la crise de la Covid-19. Les conférenciers ont estimé qu’au plan politique, la coalition au pouvoir se perd dans ses contradictions internes et s’essouffle. D’où un enlisement de l’action du gouvernement.
Ses personnalités estiment que ce manque d’efficacité est couplée au manque de confiance entre partenaires de la coalition au pouvoir,ce qui explique les dysfonctionnements et violations des principes fondamentaux d’une démocratie et d’un Etat de droit. Au plan sécuritaire, les personnalités ont relevés que l’intégrité du territoire et l’autorité de l’Etat sont menacées par la présence de plus de sept armées étrangères sur son territoire et le long de ses frontières et plus de 140 groupes armés opérant dans la partie Est du pays, en Ituri, Haut –Uélé, Nord et Sud Kivu et Tanganyika.
Au plan socio-économique, les participants à la conférence ont estimé que la population congolaise, au pouvoir d’achat déjà si faible, agonise sous la brusque flambée des prix, avec comme conséquence l’inflation galopante, la dépréciation de la monnaie nationale et la récession provoquée par la crise sanitaire de la Covid-19.
Au plan sanitaire, ils ont déclarés que cette pandémie a révélé la défaillance de l’action gouvernementale pour ce qui est du domaine de la Santé publique, cela en dépit d’énormes ressources conséquentes allouées à la riposte, lorsqu’elle s’inscrit dans la durée.
De qui précède, les personnalités politiques et de la société civile saisissent cette occasion pour exhorter l’ensemble des dirigeants politiques et toutes les forces vives de la nation à rechercher le consensus sur le processus électoral, dans le cadre d’un forum strictement limité au processus électoral pour baliser la voie à un processus transparent et apaisé à l’horizon 2023, à travers la réforme de la CENI, la révision de la constitution, à l’exclusion de l’article 220 et dans le respect de celui-ci,(rétablir les deux tours de l’élection présidentiel (art.71), ramener la décentralisation au niveau de territoires, villes et communes (art 3), élargir la composition du Conseil supérieur de la magistrature(art152) ;fournir des orientations essentielles sur la loi électorale,(inclusivité et renforcement de la crédibilité du processus) ;l ’installation du bureau de la CENI..
Enfin, les conférenciers ont demandé au président de la République d’entreprendre avec son gouvernement une initiative pour engager la communauté nationale dans la recherche de ce consensus et à la population congolaise de répondre massivement au présent appel pour préserver la paix, sauvegarder des vies humaines, d’œuvrer à la promotion des institutions démocratiques et prévenir ainsi le chaos.