Engagé dans un bras de fer féroce avec le parti islamo-conservateur Ennahda, le premier ministre, Elyes Fakhfakh, a finalement présenté sa démission mercredi 15 juillet, rapportent des sources gouvernementales. Selon des sources proches du dossier, c’est tout simplement le président tunisien, Kaïs Saïed, qui a demandé au chef du gouvernement de rendre le tablier.
Il a démissionné moins d’un an après sa nomination peut avant le parti Ennahda et certains de ses alliés avaient déposé une motion de censure contre lui. Elyes Fakhfakh, était sous le coup d’une enquête pour conflits d’intérêts, accusé d’avoir gardé des parts dans une entreprise qui avait remporté récemment des marchés publics et, entre autres, d’avoir une nationalité française. Les résultats de cette enquête devaient être présentés au président de la république, ce vendredi. Mais ces derniers jours, tout s’est accéléré.
Né en 1972 à Tunis, Elyes Fakhfakh a été nommé ministre du tourisme fin 2011 avant de devenir en décembre 2012 ministre des finances, jusqu’en janvier 2014. En 2019, il est candidat à l’élection présidentielle et obtient 0,34 % du suffrage des tunisiens au premier tour. En février 2020, l’ingénieur obtient la confiance du président Saïed, qui le désigne comme premier ministre. Le responsable est titulaire d’un diplôme en ingénierie de l’École nationale d’ingénieurs de Sfax et d’un diplôme d’études approfondies à l’Institut national des sciences appliquées de Lyon, de même qu’un master en management obtenu à Paris1.