La crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a mis le football africain face à une importante crise économique. L’occasion de repenser un business model qui montre ses limites. Sport le plus populaire du continent, le football subit de plein fouet les répercussions de la crise provoquée par le Covid-19. L’ensemble des championnats sont à l’arrêt et les entreprises que sont les clubs professionnels peinent à voir le bout du tunnel.
Un coup dur porté à l’ensemble du continent. Le 30 juin dernier, le président de la Confédération Africaine de Football (CAF) , Ahmad Ahmad a annoncé le report de la Coupe d’Afrique des Nations initialement prévue au Cameroun entre janvier et février 2021. Si la “Santé reste la priorité” comme le souligne le président de la CAF, le modèle économique pâtit et cherche un nouveau souffle et survit grâce, entre autres, au soutien des fédérations.
Les fédérations à la relance
Dans différents clubs du continent, les difficultés retardent les paiements des salaires des joueurs. Les aides de la FIFA sont arrivées en avance cette année, avec la subvention annuelle de 920.000 euros par fédération. Mais il faudra beaucoup plus pour se relever de la crise puisque les subventions servent principalement aux frais de fonctionnement. Du côté des fédérations nationales, certaines ont déjà pris de l’avance pour soutenir les clubs. Au Maroc “ la fédération a versé la troisième tranche de la subvention accordée aux clubs nationaux avant la date prévue ; et ce afin de permettre à ces derniers de payer les salaires dus.” Outre les clubs, les arbitres ont également été concernés par les différentes mesures prises par la fédération “ nous avons versé une prime de 6.000 dirhams pour le compte des mois de mars, avril et mai” ajoute l’instance. Au Royaume, la reprise des championnats professionnels et amateurs a été programmé pour le 28 juillet.
Un modèle à revoir
Les disparités dans le football africain ne permettent pas à toutes les fédérations d’agir de la même façon. Le modèle du continent est très fragile et doit chercher un nouvel équilibre mais comment ? “Réfléchir sur une forme de taxe sur la valeur ajoutée audiovisuelle” préconise dans nos colonnes Amadou Bangoura, DG du club guinéen Horoya AC. L’idée consiste à taxer les produits publicitaires diffusés durant les compétitions européennes et mondiales qui restent largement suivi en Afrique. Des nouveaux revenus peuvent également être mis à disposition des clubs en repensant le modèle des transferts. De nombreux clubs africains misent sur les ventes vers l’Europe pour une partie de leur budget. Mais le prix d’un joueur africain reste largement sous évalué, de plus la pandémie bloque pour cette saison les transferts. Les clubs devront se réinventer pour trouver d’autres sources de financement tout en générant plus de revenus via les transferts. Repenser la formation des joueurs, donner une visibilité plus importante aux championnats africains ce qui à terme permettra également de profiter de la manne financière du football mondial.