S’il est convenu que la religion est l’opium du pauvre, l’on peut dire, en cette mi-juillet où les polémiques sont suspendues dans l’attente ou non d’une nouvelle vague de coronavirus, que l’l’hydroxychloroquine est le remède du Tiers Monde. Utilisé en Afrique, en Chine, au Moyen-Orient et, ne l’oublions pas, à Marseille, avec des résultats plus que probants, ce vieux remède vendu à 10 euros voit se dresser sur son chemin des médicaments modernes tels que le remdesévir où il faudra bourse délier selon les explications de Gilead Sciences. Mais le premier barrage contre l’hydroxychloroquine n’est pas la grande pharmacie mais la vérité des laboratoires si l’on en croit à ces nombreuses études qui s’amoncellent démontrant toutes l’inefficacité de l’anti-paludéen dans le traitement de la covid-19 et de ses symptômes. Dernière en date, deux études, l’une britannique, l’autre américaine, arrivant aux mêmes conclusions, à savoir que ce médicament popularisé par Didier Raoult est à ranger dans les oubliettes.
Ainsi, selon l’étude britannique Recovery, issue, indique-t-on, d’une série d’essais cliniques testant différents remèdes, l’hydroxychloroquine est inefficace dans le traitement du SRAS-Cov-2. Pour cause, après 28 jours de traitement, 26,8% des 1 561 personnes testées sont décédées. En comparaison, parmi les 3 155 personnes du groupe contrôle n’ayant pas reçu d’hydroxychloroquine, le taux de mortalité était de 25%, conclue l’étude critiquée par beaucoup de scientifiques pour avoir utilisé des doses de chloroquine quatre fois au dessus de la normale, démontrant du coup de la non nocivité de ce médicament. Pour l’étude britannique, l’antiviral n’a malheureusement rien changé pour les malades. Bien au contraire, les chercheurs expliquent que le traitement a été souvent “associé à une augmentation du temps d’hospitalisation et du risque d’aggravation de la maladie.”
Presque au même moment, l’étude américaine conduite au Minnesota concluait elle aussi que prendre ou ne pas prendre l’anti-paludéen ne changeait en rien dans le traitement du covid-19. Les médecins ont donné de l’hydroxychloroquine à 201 personnes et un placebo à 194 autres volontaires, des malades légers présentant de légers symptômes. Chez 24% du premier groupe le traitement n’a induit aucune réduction des symptômes. De même, chez 30% du second, aucune évolution n’a été constatée. Cette étude est aux antipodes des conclusions d’un autre rapport américain, de Détroit, qui avait indiqué que l’utilisation d’hydroxychloroquine seule et en association avec l’azithromycine est associée à une réduction significative de la mortalité hospitalière par rapport à l’absence d’hydroxychloroquine. Qui croire, que croire ?
Pour le président français, Emmanuel Macron, la vérité est toute simple: il ne souhaiterait pas suivre un traitement à base d’hydroxychloroquine en cas de contamination. « Aujourd’hui, on n’a pas prouvé que c’était le bon traitement », avait-il estimé dans un entretien en marge de la fête nationale du 14 juillet. Ce n’est pas au président de la République de trancher un débat scientifique », a lancé Emmanuel Macron. « Ce n’est pas non plus à un homme scientifique d’acter des croyances scientifiques », a-t-il poursuivi, en référence à Didier Raoult.
A noter qu’au début du mois de juillet, l’OMS, qui a opéré plusieurs revirements sur le sujet, a accepté la recommandation du Comité directeur international de l’essai clinique Solidarity d’interrompre les volets de cet essai destinés à tester l’hydroxychloroquine et l’association lopinavir/ritonavir. Pendant ce temps, dans le Tiers Monde, la ruée vers la chloroquine, en rupture de stock dans les pharmacies, se poursuit au grand dam des prescripteurs.
2 commentaires
Dans l’étude du Minnesota c’est simple, la moitié des participants n’ont pas bénéficiés de tests PCR. Raison? pas disponible. Avec ça allez tirer des conclusions en se basant sur des symptômes comme toux, fièvre même pas les deux facteurs qui sont vraiment significatifs de la covid cad la perte de goût et d’odorat. L »etude de Boulmachin pardon Boulware à balancer comme sa première étude d’ailleurs elle également fortement critiquée par des confrères pour le manque de tests.
C’est maintenant au tour de la presse africaine de se plier au lobbying des groupes pharmaceutiques…