Sensation dans le quartier huppé de Midtown Manhattan à New York. Le siège de la géante banque des affaires Morgan Stanley y a abrité jeudi l’une des publications de résultat les plus attendus des grands groupes financiers américains. Il s’agissait pour les analystes de voir si oui ou non Morgan Stanley a résisté à la crise du coronavirus comme Goldman Sachs, JPMorgan Chase ou encore Bank Of america. Le résultat fut à la mesure des attentes.
Morgan Stanley a publié un bénéfice record tiré par l’explosion des activités de trading (+68%), qui ne pourrait éternellement durer a averti James Gorman, le PDG de Morgan Stanley, satisfait de la période allant d’avril à juin mais visiblement inquiet pour le deuxième semestre. La branche trading obligataire s’est envolée de 168%, dénotant une tendance mondiale où le compartiment action est de plus en plus dégarnie au profit de la dette. Cela dit, le revenu du trading action s’est accru lui aussi de 23%. Pendant ce temps, l’activité banque d’investissement affichait un bond de 39% qui a surpris plus d’un analyste. Sur l’activité gestion de fortune, l’on note une progression de 6%. Autant de ratios qui ont contribué à faire bondir le résultat de Morgan Stanley de 31% à un record de 13,41 milliards de dollars. Le bénéfice s’est établi à 3,2 milliards de dollars, soit 1,96 dollar par action, en hausse de 45%
La banque a provisionné 239 millions de dollars pour pertes de crédit au deuxième trimestre, soit beaucoup moins que la plupart de ses concurrents. Avec ces résultats, Morgan Stanley qui avait survécu à la crise de 2008 (au contraire de Lehman Brothers) affiche un bénéfice record face au coronavirus. « La transformation de notre entreprise, qui a duré une décennie, visait à assurer la stabilité en période de tension grave. Le deuxième trimestre a testé le modèle et nous avons extrêmement bien performé, produisant des résultats record », a déclaré le CEO du groupe, James Gorman.