Dans un communiqué datant du 9 juillet, le Bureau Permanent de l’Association Congolaise des Banques dit avoir pris connaissance du rapport de Global Witness et de PPLAAF (Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique) qui porte de « graves accusations de violations de sanctions américaines par la banque Afriland First Bank Congo au profit d’entreprises qui seraient liées à monsieur Dan Gertler ».
« L’ACB a également été informée du dépôt à Paris, le 1er juillet 2020, d’une plainte contre PPLAAF et Global Witness, par Afriland First Bank Congo qui conteste les assertions et les conclusions dudit rapport à son encontre », lit-on dans le communiqué signé par Henry Wazne, 1er vice-président de l’association, par ailleurs administrateur Directeur Général de SOFIBANQUE et Oliver Meisenberg, membre du bureau permanent, par ailleurs Directeur Général de Trust Merchant Bank.
« Devant le battage médiatique qui s’en est suivi, l’Association Congolaise des Banques réaffirme son engagement à maintenir et à promouvoir les meilleures pratiques bancaires au sein de ses membres, dans le respect des meilleurs standards professionnels internationaux, notamment en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et en matière de respect des sanctions internationales de l’ONU, de l’OFAC (USA) et de l’Union Européenne ».
En outre, l’Association congolaise des Banques se dit bien consciente que « le développement de la RDC passe par l’inclusion financière et la bancarisation de l’activité économique, qui amène à son tour la traçabilité des flux tant réclamée par les autorités nationales et les partenaires internationaux ». Aussi, poursuit le bureau des banques, « consciente du caractère incontournable du dollar américain dans le système financier congolais, de la nécessité de l’accès aux marchés internationaux pour nos banques, l’ACB a, voilà trois ans déjà, établi les contacts avec les institutions américaines afin de mieux appréhender leurs exigences règlementaires et leurs attentes ».
Dans ce cadre, l’ACB dit avoir dépêché deux missions à Washington en 2017 et en 2019, qui ont permis, d’une part de faire connaître l’association et, d’autre part, d’établir au retour, « un dialogue fructueux avec la Banque Centrale du Congo sur la problématique du respect des sanctions américaines auxquelles les banques congolaises doivent se conformer pour continuer à opérer en dollars américains ».
La banque Centrale du Congo avait déjà pour sa part, rappelle le bureau de l’Association, mis en place un cadre règlementaire conforme aux recommandations du GAFI et du Comité de Bâle. Ce cadre a été renforcé par la récente mise à jour de plusieurs instructions règlementaires aux banques. « Le récent rappel de l’autorité de régulation sur les opérations en espèces supérieures au seuil règlementaire de 10 000 dollars USD ou l’équivalent en d’autres monnaies, rentre dans cette dynamique qui vise à promouvoir de saines pratiques dans les banques congolaises ».
Pour mieux accompagner la Banque Centrale et la Cellule Nationale de Renseignements Financiers (CENAREF) dans ses actions, l’ACB dit avoir entrepris la refonte de ses statuts pour les rendre plus contraignants tout en demandant aux banques congolaises de mener des audits indépendants de leurs systèmes de conformité.