La monnaie du Venezuela est en perte de vitesse sous le rouleau compresseur des sanctions américaines. Au 17 juillet, un Bolivar Souverain (bolívar soberano ; code ISO 4217 VES) valait 0,0026 Franc CFA (XOF) ou encore 0,0000061dollars. La nouvelle monnaie adoptée le 20 août 2018 en remplacement du « Bolivar » était pourtant censée limiter une hyper-inflation olympique grâce à son indexation sur une crypto-monnaie, le « petro », créée par le gouvernement.
Mais ce grand axe du plan de relance du président Nicolas Maduro se heurte au blocus international imposé par la puissance américaine. Au moment de la transition, en août 2018, 100 000 bolivar étaient échangés en 1 bolivar souverain. Mais dès le lendemain de son entrée en vigueur, la nouvelle monnaie a été dévaluée de 96% par rapport au dollar américain. Une nouvelle dévaluation de 34% interviendra en janvier 2019. Aujourd’hui, la monnaie souveraine faisant référence Simon Bolivar a perdu presque 99,7% de sa valeur initiale rendant le recours au dollar quasi-inévitable. Avec une inflation qui a atteint 3.684% % en juin, le régime socialiste est à genoux dans une guerre économique et financière plus efficace que les chars de combat. Fin avril, Nicolas Maduro a décrété une hausse de 77,7% du salaire minimum qui équivaut désormais à 4 dollars, sans parvenir à enrayer la spirale.
L’efficacité de l’embargo américain contre le Venezuela a poussé les chinois à penser à créer une Central Bank Digital Currency – CBDC) destinée à les protéger en cas d’exacerbation de la guerre commerciale actuelle qui les oppose aux américains. Autre raison de faire douter les émergents quant à la nécessité de repenser leurs systèmes monétaires, le refus début juillet de la justice britannique à Nicolas Maduro l’accès aux 31 tonnes d’or que le Venezuela détient à la Bank of England, reconnaissant ‘de jure’ l’opposant Juan Guaido comme président par intérim du pays.
Un commentaire
Et donc le blocus américain serait la seule et unique raison du désastre économique vénézuélien ? Quid de la néfaste gestion des deniers publics par Chavez, puis et surtout par Maduro ? Quid des liens du régime vénézuélien avec les barons de la drogue, faisant du Venezuela la plaque tournante des stupéfiants dans la zone, grâce à la protection fournie par les forces armées ? Ou tout simplement, avez-vous vérifié l’état de l’économie vénézuélienne avant l’embargo ? Je vous y invite, vous n’en serai pas déçu ! Arrêtons alors de faire de l’anti-impérialisme de base, SVP !