En léthargie depuis la perte de l’Andalousie, le monde arabe, tombé sous cinq siècles de domination turc, renoue avec l’âge d’or de la science. En effet, la première mission interplanétaire arabe a été lancée avec succès lundi 20 juillet depuis une base japonaise après un report de deux semaines lié aux mauvaises conditions climatiques.
Le décollage de cet engin spatial non habité, retransmis en ligne et en direct, a eu lieu comme prévu depuis le centre spatial de Tanegashima (sud-ouest du Japon) à 6H58 heure locale (dimanche 21H58 GMT), après deux reports la semaine dernière en raison du mauvais temps.
une heure après le décollage, la sonde Al Amal (espoir en arabe) s’est séparée de son lanceur H-IIA numéro 42 de la société nippone Mitsubishi Heavy Industries. Le décollage a été vécu avec fierté dans les Émirats arabes unis (EAU), pays ouvert, qui recycle les pétrodollars dans l’investissement scientifique et technologique. Le Burj Khalifa de Dubaï, la plus haute tour du monde, avait symboliquement projeté un compte à rebours de dix secondes sur son immense façade avant le décollage.
Cette première mission interplanétaire arabe , en route pour l’orbite de Mars, devra fournir des images pour mieux comprendre son atmosphère et son climat. «Cette mission est une étape importante pour les EAU et leur région», a déclaré Yousuf Hamad Al Shaibani, directeur général du Centre spatial Mohammed bin Rashid (MBRSC) de Dubaï lors d’une conférence de presse au Japon après le lancement. Ce projet «a déjà inspiré des millions de jeunes» dans le monde arabe pour «rêver en grand et travailler dur pour réaliser ce qui paraît impossible», a-t-il ajouté. Al-Amal envoie «un message de fierté, d’espoir et de paix dans le monde arabe, a aussi commenté le gouvernement des Émirats sur Twitter. « Nous renouons avec l’âge d’or des découvertes arabes et islamiques».
La sonde devrait commencer à orbiter autour de Mars d’ici février 2021, à l’occasion du 50e anniversaire de l’unification des sept principautés qui forment les Émirats arabes unis. Les Emirats Arabes-Unis comptent établir une colonie humaine sur Mars d’ici moins d’un siècle. Une réplique grandeur nature est en cours actuellement dans le désert, où est érigée une «cité scientifique» en périphérie de Dubaï, pour simuler les conditions martiennes et développer la technologie nécessaire pour coloniser la planète rouge. Fondé en 2006 à Dubaï, le Centre spatial Mohammed Bin Rashid a été le fer de lance du projet Al-Amal auquel ont participé quelque 450 personnes, dont plus de la moitié émiraties.