Selon plusieurs proches de la présidence de la République du Mali, quatre présidents ouest-africains doivent se rendre le 23 juillet au Mali pour tenter de trouver une issue à la crise socio-politique. Il s’agit entre autres des présidents Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Macky Sall du Sénégal, Mahamadou Issoufou du Niger et Nana Akufo-Addo du Ghana.
Alors que la commission de la Cédéao vient de boucler une tranche de la médiation au Mali, celle-ci recommande la mise en place d’une enquête pour déterminer qui sont les responsables des tirs contre les manifestants (11 morts) et les auteurs de la destruction d’édifices publics lors des récentes mobilisations de l’opposition.
Dans son préambule, le plan de la CEDEAO prévoit expressément le maintien du président IBK dans ses fonctions et une recomposition de la cour constitutionnelle. Celle-ci avait provoqué la colère des maliens en invalidant une trentaine de résultats des législatives tenues entre mars et avril, appelant aujourd’hui à un réexamen du contentieux électoral et à un gouvernement d’union nationale.
La délégation des chefs d’Etat de la Cédéao rencontrera le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et les leaders du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), l’alliance de forces d’opposition qui réclame la démission du président depuis plusieurs semaines. En attendant, Choguel Maïga, Vice-Président du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, appelle à la poursuite de la désobéissance civile : «je pense que la Cédéao a d’abord commis une erreur d’analyse. Elle est restée très superficielle dans son approche. Elle a réduit toute la crise malienne au deuxième tour des élections législatives. Or ça, ce n’est que la partie visible de l’iceberg », a-t-il expliqué à la presse.
Pour rappel, la CEDEAO a fait de la question de la démission du Président Ibrahim Boubacar Keita, une ligne rouge à exclure des propositions de sortie de crise.