Le plan social de la Royal Air Maroc suite à la plus grande crise de son histoire a du mal à passer. Le PDG, Abdelhamid Addou, manager au leadership fragilisé par des contestations en interne, jouerait gros dans cette opération aux dimensions sociales importantes. Le plan d’austérité compte obtenir le départ de 750 salariés dont 150 pilotes et récupérer du cash en vendant une partie de ses actifs.
Réagissant à cette mesure post covid-19, l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) accuse le PDG de la Royal Air Maroc d’hypothéquer l’avenir de la compagnie: « A moyen terme, la reprise du même niveau d’activité, étant prévue pour l’année 2023, nécessite-t-elle de se séparer de son outil de travail en vendant les avions et de sacrifier ses compétences en licenciant son personnel ?», s’interroge l’AMPL dans un communiqué daté du 20 juillet 2020. Seuls une trentaine de pilotes accepteraient de quitter la compagnie dans les conditions fixées.
Avec la perte de 98% de son chiffre d’affaires, la compagnie marocaine entre pourtant dans les critères définis pour procéder à un plan social, accepté par l’Etat pour toute entreprise qui accuserait une perte de 50% de son chiffre d’affaire. Pour rappel, le plan social de la RAM avait été annoncé le 9 juin dernier par la ministre du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale, Nadia Fettah Alaoui devant le parlement. La compagnie recevra 6 milliards de dirhams (600 millions d’euros) de l’Etat. En poste depuis février 2016, Abdelhamid Addou devra très rapidement rassurer l’Etat et le personnel sur sa capacité à faire prendre à la RAM de l’altitude. Manoeuvre délicate.