En France, il fallait débourser 300 euros, soit 6 jours de travail pour un smicard pour avoir droit au sacrifice d’Abraham ce 31 juillet 2020, coïncidant avec l’Aïd El Adha appelée Tabaski en Afrique de l’Ouest. Dans ce pays qui mène une véritable campagne contre l’abattage clandestin et où l’on ne saurait dépecer la bête à quatre pattes dans son appartement, le mouton halal est particulièrement cher. Mais pas autant qu’en Libye, où il fallait débourser 1200 dinars, soit 740 euros, pour avoir un mouton, soit 34 jours de travail pour, non pas un smicard, mais un individu payé au salaire mensuel moyen du pays (652 dollars).
Autre pays où le prix du mouton est monté en flèche à l’approche du jour j, l’Algérie. A raison de 30 000 dinars, soit 198 euros, le ruminant était hors de portée, représentant 45 jours de labeur pour un salarié indexé au SMIG. Au Maroc, le mouton s’achetait 1 500 dirhams (150 euros ) en moyenne, soit 16 jours de travail pour un ouvrier payé au SMIG. En Tunisie, il fallait 1000 dinars DT, soit 403 euros, correspondants à 74 jours de travail pour un ouvrier payé au SMIG.
De l’autre côté du Sahara, la tendance était aussi haussière. Au Sénégal, la bête du sacrifice tournait autour de 100 000 Franc CFA, soit 152 euros, représentant 50 jours de travail au Sénégal. Au Mali, le mouton était négocié à 80 000 Franc CFA (122 euros) en moyenne, soit 76 jours de travail. En Côte d’Ivoire, l’animal le plus convoité par les musulmans en ce jour de sacrifice se négociait autour de 75 000 FCFA (114 euros), soit 56 jours de travail d’un individu payé au Smig. Au Niger, le prix moyen variait autour de 50 000 Franc CFA (76 euros) soit 50 jours.
Au Nigeria, il fallait débourser 60 000 nairas en moyenne (132 euros), soit 46 jours de travail. Avec des millions de bêtes sacrifiées chaque année, à la même période, l’Aid El Adha représente un véritable transfert de moyens financiers entre la ville et le monde rural.