Le gouvernement mauritanien a décidé de dépénaliser le chèque sans provision à l’issue du conseil des ministres du jeudi 30 juillet. Le but est de combattre le prêt usuraire en vogue dans une société qui se réclame pourtant de l’Islam qui range l’usure au rayon de péchés capitaux.
En décidant d’introduire des nouvelles dispositions dans le code de commerce en vue de dépénaliser le chèque en bois, le gouvernement cherche à couper l’herbe sous les pieds des usuriers qui ont pignon sur rue à Nouakchott. En effet, ceux-ci prêtent de l’argent avec un taux d’intérêt pouvant aller jusqu’à 50% du montant emprunté. Et comme garantie de payement, ils reçoivent un chèque sans provision.
Quand la dette arrive à échéance, soit l’emprunteur paye le principal et les intérêts ; soit sa dette est rééchelonnée avec une augmentation du taux d’intérêt ; soit il se retrouve en prison. Ce système connu sous le nom de « Chipeco » cible les gens issus de familles nanties qui sont en mesure de débourser des sommes mirobolantes pour soustraire un des leurs à un emprisonnement. Il est à l’origine de bien des divorces, d’éclatement de familles, de ruine. En dépénalisant le chèque en bois, le gouvernement résout un problème mais devra à veiller désormais à ce que le chèque reste un moyen de paiement fiable.