Dans son dernier classement des économies du monde en fonction du PIB, la Banque Mondiale fait apparaître le premier pays africain, le Nigeria en l’occurrence, au 26 ème rang mondial, avec 448 milliards de dollars, suivi de l’Afrique du Sud (352,4 milliards de dollars), de l’Egypte (303 milliards de dollars), de l’Algérie (169 milliards de dollars), du Maroc (118 milliards de dollars), de l’Ethiopie (96 milliards de dollars), du Kenya (95,5 milliards de dollars), de l’Angola (95,6 milliards de dollars), du Ghana (66,9 milliards de dollars et de la Tanzanie (63,18 milliards de dollars). Pour bien faire l’analyse de ce classement et en raison de la confusion entre PIB et richesses, nous nous sommes adressés à l’économiste Michel Nadim Kalife. L’occasion de revenir sur les grands sujets d’actualité du continent africain.
Professeur, quelle analyse faites-vous de ce classement dit des «dix pays les plus riches d’Afrique » dressé par la Banque Mondiale ?
Ces pays ne sont pas les plus riches mais ils ont le plus grand PIB. La richesse se mesure par habitant et non par agrégation de la production intérieure. C’est tout à fait normal qu’un pays de 170 millions d’habitants comme le Nigeria ait un plus grand PIB que le Gabon et ses 2 millions d’habitants. Je n’apprendrai rien à vos lecteurs en disant que le PIB par habitant du Nigeria était de 2028 dollars en 2018 alors que celui du Gabon était de 7 952 dollars. Autrement dit, le gabonais est de 3,9 fois plus riche que le nigérian. C’est une hérésie de confondre le classement des 10 pays africains par leur PIB et le classement des 10 pays africains les plus riches. Par exemple, la Chine dispose du deuxième PIB mondial, ce qui ne l’empêche pas d’être classé dans la catégorie des pays en développement. Le chinois est moins riche que le japonais et le français. Ce classement procède donc d’un faux raisonnement car les habitants les plus riches d’Afrique n’y figurent pas : il s’agit de Maurice et du Botswana dont le PIB/tête dépasse les 10.000$, suivis du Gabon et de la Guinée équatoriale. Or aucun de ces pays ne figure dans le fameux classement! C’est comme si tu classais les meilleurs élèves d’une classe par leur taille et leur poids ! Il faut changer de mode d’évaluation.
Je dirais que ce genre de classement entre dans la catégorie des fake news qui circulent sur les réseaux sociaux depuis 5 ans, pour discréditer le Franc CFA. C’est malhonnête et bête à la fois. De plus, l’UEMOA est la zone économique la plus performante sur le continent africain avec un taux de croissance du PIB de plus de 6% par an depuis une dizaine d’années. L’illustration de cette performance nous est donnée par la gestion de la pandémie du covid-19 avec un marché financier suffisamment robuste pour permettre aux États d’émettre des milliards de Franc CFA de bons covid à un taux plafonné à 3,25% par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Sur la première phase du programme, les 8 pays ont levé plus de 2 000 milliards de FCFA. Aucun marché intérieur africain n’arrive en ce moment précis à relever le défi du refinancement des États.
Vous parlez de la zone UEMOA. N’est-ce pas son lien ombilical avec la France qui a fait avorter le projet de l’Eco. Pour quelle raison la France veut être le garant de cette monnaie ?
Le souci de la France, en donnant sa garantie pour la sécurité et la confiance nationale et internationale dans le change du FCFA, c’était d’offrir sa garantie à une stabilité monétaire à l’UEMOA, ce qui est une condition première pour toute politique de développement. Car les autres pays à monnaie nationale consacrent beaucoup de leurs ressources et de leurs réserves monétaires à sauvegarder le taux de change de leur monnaie par rapport au US $, seule monnaie vraiment souveraine du monde. La Chine et la Russie définissent leur monnaie nationale en US $ depuis les accords de Bretton Woods en 1945. Auparavant, toutes les monnaies définissaient leur monnaie en poids d’or , c’est à dire que chaque Trésor national devait rembourser en or tout détendeur de sa monnaie qui se présentait à son guichet. Si notre nouvelle monnaie devait être « souveraine », c’est à dire non garantie par aucune grande puissance économique, elle va automatiquement dépendre de la forte prédominance du Nigeria au sein de la CEDEAO, du fait que ce pays pèse pour 70% dans le PIB de la CEDEAO.
En quoi un Eco dépendant du Nigeria comme un euro dépendant de l’Allemagne poserait-il problème ?
C’est le géant économique qui dictera sa loi monétaire, conformément à ses intérêts qui ne sont pas ceux de l’UEMOA parce que nos structures de production ne sont pas les mêmes, le Nigeria dépendant des cours du pétrole et ses réserves dépendant du niveau de corruption publique, tandis que l’UEMOA dépend de ses exportations agricoles (cacao, café, coton, bois, palmistes, noix de cajou,…) et d’or, diamants et autres minerais. Donc le taux de change de l’ECO/NAIRA variera surtout en fonction du pétrole nigérian et de la gestion de ses finances publiques dont on connaît les perturbations depuis la création du Naira en 1972, avec une dépréciation continue qui a déjà dépassé 50.000% alors que le FCFA n’a subi qu’une seule dévaluation de 50% en 1994, soit mille fois moins! Grâce à notre stabilité monétaire, les paysans de l’UEMOA ont continuellement accru leurs productions agricoles, en devenant le 1er exportateur mondial de cacao et de noix de cajou, ainsi que le 2ème en coton,…etc.
Par contre, le Ghana et le Nigeria, qui étaient 1er et 2ème exportateurs de cacao et de palmistes avant la création du Cedi et du Naira, ont perdu leurs performances parce que leurs paysans perdaient en pouvoir d’achat au fur et à mesure des dévaluations à répétition de leurs monnaies nationales. De plus, si ces 2 pays, les plus riches en ressources naturelles de toute la CEDEAO, avaient su assurer la stabilité de leur monnaie grâce à une bonne gestion de leurs finances publiques, beaucoup d’IDE ou investisseurs étrangers seraient venus y investir dans l’industrie de transformation pour en faire des économies émergentes, et ce, bien avant les pays asiatiques qui ont su, par la suite, accueillir les IDE américains et européens qui les ont aidés à se développer rapidement jusqu’à concurrencer les USA et l’Europe d’où venaient les IDE… ! Bref, si l’UEMOA, présidée et donc représentée par Alassane Ouattara depuis 2017, tient à conserver la garantie de la France, c’est parce que c’est la seule façon de lui assurer une stabilité de change du FCFA ou de l’ECO-CFA.
Donc, en dehors de la garantie française, point de salut pour l’UEMOA et la CEMAC ?
Au stade actuel de leur développement et de la gestion catastrophique de leurs ressources, la garantie française est, n’en déplaise aux panafricanistes, la bouée de sauvetage. Par exemple, depuis 2018, les réserves de change de la BEAC, banque centrale des 6 Etats de la zone Franc de l’Afrique centrale, sont tombées à moins de 3 mois de la valeur des importations de cette zone. S’il n’y avait pas la garantie de la France, le Franc CFA d’Afrique centrale aurait dû être dévalué de 30% à 50%, ce qui aurait entraîné de graves désordres sociaux suite aux réclamations de hausse des salaires que les employeurs (Etat, entreprises et ménages) n’auraient pas pu payer. Et tout entrerait en révolution sociale, ce qui favoriserait le triomphe de Boko Haram et autres groupes djihadistes à l’affût.
Et quelle est la contrepartie de la France dans cette garantie attendue que, comme le disait si bien Jacques Chirac, les États n’ont pas d’amis mais des intérêts ?
La sauvegarde de ses bons liens avec ses anciennes colonies. Toute grande puissance dans le monde cherche à se bâtir une aire d’influence géopolitique. Techniquement, la garantie se faisait en échange de la centralisation de 50% des réserves de la BCEAO sur le compte d’opération de la Banque de France. C’est tout à fait normal parce que c’est la France qui garantit la convertibilité internationale du Franc CFA. Mais, sachez que ces dépôts procurent un supplément d’intérêts quand ils sont placés à la BdF. Soit dit en passant, tous les dépôts sur les 32 comptes d’opération que la BCEAO a ouvert à travers le monde, dont un à la BdF, sont rémunérés au taux d’intérêt du marché monétaire international. Et ce supplément de 0,65% de taux d’intérêt offert par la France à ses alliés de la zone Franc CFA procure par an 80 milliards de FCFA en plus à la BCEAO, somme qu’elle partage entre les pays membres.
Par exemple, en 2018, le Togo en a reçu 5 milliards de FCFA versés à son budget. A présent, avec les nouveaux accords de l’ECO-CFA, nous allons perdre ce supplément d’intérêts de 80 milliards FCFA par an que la France nous accordait comme prime de fidélité et de coopération financière. La fin de l’obligation de versement de 50% de nos réserves sur le compte d’opération ouvert à la BdF va nous priver de ces 80 milliards, ce qui va pousser la BCEAO à augmenter son taux d’intérêt de base pour se rattraper, ou bien trouver ces pertes de ressources ailleurs, ce qui va renchérir le crédit…
Pensez-vous avec le froid entre le Nigeria et l’UEMOA que le pronostic vital de l’Eco CEDEAO est engagé ?
Mon opinion sur ce point n’a pas varié. Je ne crois pas que l’Eco se réalisera. Les pays anglophones auront besoin d’une longue période plus ou moins liée à la volonté politique et un leadership fort pour s’astreindre aux critères de convergence nécessaires pour la réussite d’une monnaie commune. A mon avis, le Ghana nous rejoindra tout seul parce qu’il est bien géré comparé au Nigeria et qu’il a intérêt à profiter du grand marché de l’UEMOA de 120 millions d’habitants. Il a déjà imposé l’apprentissage de la langue française dans ce but. Le Nigeria est habitué à la planche à billet. Le niveau de gouvernance des réserves de change et des ressources publiques est opaque, ce qui explique la chute fréquente du Naira.
A supposer que l’UEMOA adopte l’eco. Quand est ce que les pays de la ZMAO en feront-ils de même ?
Ils rejoindront une fois que le Nigeria, la Guinée et les autres pays anglophones de la CEDEAO ( Ghana, Libéria, Sierra Léone, Gambie,…) auront réussi à respecter les critères de convergence (3% du PIB autorisé en déficit budgétaire, 3% maximum d’inflation, 5% du PIB en déficit du commerce extérieur, un contrôle des provisions d’impayés bancaires qui ne doivent pas excéder 5%, …), alors là nous pourrons procéder à la fusion de l’ensemble des diverses monnaies dans l’ECO, en définissant la contrevaleur de chaque monnaie nationale en ‘ECO. Et cette attente risque fort de dépasser plusieurs décennies… Comme je n’ai cessé de le répéter ! Est ce trahir un secret de dire que l’UEMOA est la zone la mieux gérée sur le plan macroéconomique en Afrique de l’Ouest? C’est pourquoi il faut nous atteler à la création de ce Franc Africain ou FA, en faisant preuve de notre maturité dans la gestion de cette nouvelle monnaie commune ex-fcfa, en attendant que nos pouvoirs politiques y arrivent à leur tour.
Quid alors de la zone CEMAC ? Rejoindra -y-elle l’Eco quitte à sortir cette monnaie de l’aire géographique de la CEDEAO?
Je vous rappelle que le président Muhammadu Buhari du Nigeria s’est opposé à la création unilatérale de l’ECO pour l’UEMOA en arguant que cette monnaie doit être mise en oeuvre simultanément dans les 15 pays membres de la CEDEAO, car c’est la propriété commune de la CEDEAO. Par conséquent, la CEMAC, qui ne fait pas partie de la CEDEAO, ne peut pas adopter l’ECO. La seule solution provisoire c’est de créer le » Franc Africain », ou FA, ou encore Afro, en remplacement du FCFA, pour le débarrasser de son acronyme CFA qui a une résonance coloniale. Et chaque union monétaire, UEMOA et CEMAC, définira ses liens monétaires de fonctionnement avec le Trésor français qui demeurera le garant de la convertibilité à parité fixe avec l’€.
Ceci dit, la CEMAC n’est pas l’UEMOA.. Si la France a accepté des supprimer pour la BCEAO la clause de dépôt obligatoire de 50% des réserves de la BCEAO ainsi que la suppression des 3 assistants techniques servant à contrôler la masse monétaire et autres règles de discipline monétaire, c’est tout simplement que, depuis 1974 où la BCEAO a été africanisée, à nos jours, tout s’est toujours bien déroulé dans le bon respect de la gestion monétaire. Mais l’on ne peut pas en dire de même s’agissant de la BEAC, gardienne du Franc CFA d’Afrique Centrale de la CEMAC. En effet, la mal gouvernance est à son paroxysme dans tous les 6 Etats membres de la CEMAC, avec des dérives de gestion budgétaire qui font sauter au plafond le FMI… Ces pays CEMAC sont certes beaucoup plus riches en ressources naturelles (surtout le pétrole ) que les 8 pays UEMOA, mais la façon dont leurs dirigeants disposent des richesses du pays dépasse les normes de tolérance… C’est pourquoi il ne faut pas associer la CEMAC à l’UEMOA dans un même projet monétaire.
21 commentaires
Cher professeur Michel, c’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai parcouru votre interview animé par M. Wade que je salue en passant. J’ai prie la peine de creuser en profondeur afin de mieux cerner le fond de votre pensée et les éléments factuels qui vous ont conduit à critiquer le classement de la Banque mondiale des 10 pays les plus riches d’Afrique. Dans votre argumentaire, vous affirmiez que les pays comme le Gabon et la Guinée équatoriale devancent le Nigeria si l’on opere un classement du PIB rapporté à la population de chacun de ces pays, ce qui nous fournirait l’indicateur du PIB Per capita qui selon votre approche constitue un indicateur pertinent du niveau de richesse d’un Pays. Vu sous cet angle, votre argument est soutenable et concordant. Cependant, il semble que la Banque Mondiale dans son approche de classement se base sur le niveau de la richesse créée en valeur absolue et non en valeur relative. Il faut par ailleurs garder présent à l’esprit que le PIB en valeur absolue est de fait, le reflet d’un certain nombres d’indicateurs cibles qui traduisent le niveau de performance économique d’un État. Derrière le chiffre du PIB nigérian, il faut voir la consécration d’un secteur industriel à la fois dynamique et compétitif aussi bien au plan sous régional qu’à l’international. Le fait que le Nigéria occupe la première place dans ce classement depuis quelques années, prouve en partie que les entrepreneurs sont compétitifs en termes de création de richesses comparés à leurs homologues sud africains, égyptiens ou marocains. Bien évidemment, le modele de croissance poursuit par le Nigeria est non inclusif du fait notamment de l’accaparement des richesses créées par une frange minoritaire sinon extrêmement microscopique de sa population. Le même phénomène d’accumulation non inclusive et non redistributive des richesses est par ailleurs aussi observé aupres de ses concurrents au rang desquels figurent les pays du Maghreb et de la Méditerranée, phénomène que l’on peut aussi massivement relevé dans des pays dits émergents. Vous comprendrez que l’absence de parallélisme entre richesses créées et amélioration du niveau de vie des agents économiques dans leur ensemble, semble être une équation complexe dont le Nigéria n’est pas le seul à ne pas résoudre.
Permettez moi cher professeur d’attirer votre attention au sujet de votre affirmation relative au marché financier de L’UEMOA, j’ai cru comprendre en lisant vos propos que vous semblez apprécié et approuvé le mode de fonctionnement des marchés financiers en raison des facilités qu’ont les États à lever le financement à des niveaux très élevés. Je voudrais à ce sujet apporter un avis contradictoire, d’abord en raison du fait que les marches financiers sous régionaux sont non évolutifs. Vous constaterez qu’au cours des deux dernières décennies, les marchés financiers des pays émergents et industriels se sont développés radicalement. Les économies émergentes et industrielles sont parvenus à mettre au point des produits dérivés dits structurés dont le mécanisme de fonctionnement permet aux Etats participants au sein de ces marchés, non seulement de procéder à des opérations de levée de fonds d’envergure, mais également de distiller le risque de crédit adossé aux actifs qu’ils émettent. Sur les places boursières des pays scandinaves, l’État n’est pas seulement un agent emprunteur, mais il est d’abord et avant tout un acteur pourvoyeur des capitaux aupres des investisseurs microspiques qui eux sont des vecteurs de relai indispensables à la croissance du fait de leur capacité à créer des emplois. Que l’on s’en réjouisse des chiffres farimeux que nos États sont capables de lever sur les marchés financiers, est un fait, cependant cela ne constitue pas de mon point de vue un succès dont il faut se féliciter, car nos marchés financiers sont d’aborder conçus pour approvisionner nos États en fonds prêtables, non pour alimenter les PME et PMI en quête de financement.
Et alors? Les USA sont classé pays le plus riche du monde. Mais leur PIB par habitant est en dessous de celui du Luxembourg, de l’Islande, de la Suisse, de la Norvège, de l’Irlande, du Qatar, du Danemark…et quand on regarde les pays les plus riches du Monde, c’est les USA, la Chine, le Japon, l’Allemagne, l’Inde, le Royaume Uni, la France, l’Italie, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, la Russie, l’Espagne, l’Australie, le Mexique, l’Indonésie, les Pays-Bas, l’Arabie Saoudite, la Suisse…même le Nigeria qui est le 29èm pays le plus riche du monde selon ce classement, est classé devant le Luxembourg…pays le plus riche du PIB par personne au monde.
Faisons les choses plus simplement: si j’ai un patrimoine par exemple qui vaut 2 million de dollar, que je sois marié avec 4 enfants, cela n’empêche que je sois quand même plus riche que vous si votre patrimoine est de 1million de dollar, même si vous êtes célibataire et que vous n’avez que votre bouche à nourrir. Vous dites aussi que le Nigeria dictera sa loi monétaire, conformément à ses intérêts qui ne sont pas ceux de l’UEMOA…pensez-vous que les intérêts de la France qui dicte sa politique aujourd’hui à l’UEMOA sont plus proches de ce dernier que ceux du Nigeria? La France ne fait pas que tirer du prestige de sa domination sur les pays qui utilise le franc CFA…elle les contrôle économiquement…et si je détient votre porte-monnaie depuis 60ans, croyez le ou pas vous êtes à moi. Et avec tout le respect que je vous dois monsieur…on dirait que vous défendez les intérêts de la France (ou les vôtres), que les intérêts de l’Afrique.
Analyse partielle dont l’argumentation est faussée avec des contre-vérités criardes en vue de maintenir la domination française post coloniale en Afrique francophone pour ne laisser aucune résistance aux élites de bonne gouvernance de prendre la destinée et les bonnes décisions pour leurs peuples. Les pays cités par ce servile sont dénuées d’infrastructures de base les plus basiques connues par leurs certitudes aveugles à la Françafrique.
Merci Professeur pour la pertinence et de la densité de vos contributions.
C’est dans un langage claire et compréhensif, mais aussi direct et sincère.
C’est que l’on attend des intellos et scientifiques. Mais pas de brouiller l’opinion sur des idéologies ou concepts dictés par l’émotion ou la haine. On veut du réalpolitik en adequation à notre poids et notre niveau de développement.
Merci bcp.
Contribution certes pertinente et « dense » quant au PIB et autres… Mais pour ce qui relève de l’ECO.. Je suis dubitatif, voir tres circonspect, tant la question est abordé avec légèreté, contre vérité et non-dits.. Très à dessein.. Les Etats n’ont pas d’amis…
Je suis desole par ces propos-la parce-que j’y vois simplement un soutien a la colonisation.
laissez tomber ce classement bidon, l’Afrique le continent le plus riche, malheureusement certains pays africains leurs peuples crèvent de faim, de la pauvreté absolue, l’Afrique n’est pas maître de son destin ni de sa politique économique, la France contrôle l’économie de 14 États africains avec la monnaie unique CFA de l’esclavage de la francafrique cette association de malfaiteurs suceurs du sang des pauvres africains, les africains devraient tourner vers les pays très avancés et surtout sérieux comme l’Allemagne, l’Italie, grande Bretagne, Danemark, la Russie, la Chine… (ça veut dire gagnant. gagnant)
un pays qui n’est pas maître de son économie n’est pas un état souverain.
depuis les fausses indépendances des années 1960 le colonialisme français empêche le destin des pays africains de se réaliser, la politique francafrique c’est une nouvelle forme coloniale, ces pays qui ont pour la langue et culture coloniale, et en plus membres de la francophonie sont condamné. Le silence des pantoufles est plus dangereux que le que le bruit des bottes.
Bj.pourquoi que tout les pays africain ne frabrique pas tel,, sa prope monai lèco afrique
Bonjour Mr. Michel Nadim Kalife et Bonjour à M. Wade et remerciements pour les questions pertinentes
Merci pour le refus de la langue de bois sur les différents sujets abordés. Toutefois, je me permets d’apporter un éclairage différent du votre, ce en 6 points.
1. Instrument de mesure de la richesse : Le groupe de la banque mondiale n’a jamais dit que le classement des pays à partir du PIB équivaut à la richesse effective produite dans un pays. le PIB, le PNB ne sont que des approximations lointaines de la richesse produite dans un pays, surtout en référence à la qualité, assez faible, des statistiques africaines. Il s’agit d’un instrument de mesure « quantitative » et non « qualitative ».
2. Le PIB par habitant comme critère : ce critère de classement existe et ne donne pas non plus une image réelle de la richesse d’un pays, encore moins la richesse partagée. Ce n’est pas en divisant pas le nombre d’habitant le PIB que le classement sera meilleur, au contraire le PIB/ habitant permet de constater les grandes inégalités et le degré de corruption. plus élevé, voire abject. Le PIB/hab. favorise d’ailleurs les pays ayant un PIB élevé et une population faible, ce qui n’est qu’un biais supplémentaire et oublie allègrement ceux qui ne profitent pas du « ruissellement ».
3. Mimétisme dans l’analyse: Je suggère fortement de sortir de la pensée unique des critères proposés par les pays créanciers de l’Afrique pour définir de nouveaux critères en tentant d’être plus afrocentrique. Le bonheur intérieur brut (BNP), le niveau de productivité écologique, l’efficience de la gestion de l’Etat, le niveau de corruption qui capte l’essentiel du PIB dans les pays africains, francophones en particulier, la remise en cause de la fongibilité des recettes/dépenses de l’Etat sont quelques pistes qui pourraient conduire l’Afrique à revoir la définition de ce qu’est la richesse inclusive en Afrique, une mesure intégrant les valeurs africaines de solidarité qui peut pas se contenter d’être quantitative et doit nécessairement intégrer la redistribution et l’accès au crédit pour le plus grand nombre, etc. Bref, il faut sortir du mimétisme en répondant mieux à la richesse d’un point de vue africain (approche paléo-coloniale), surtout que ce sont les petites entreprises et le secteur informel (entre 30-45 %) qui demeurent la base de la création de richesse en Afrique. Aussi, contrairement à vos affirmations, la mesure de la richesse ne peut se limiter au PIB ou au PIB/habitant, surtout s’il ne s’agit que du volet quantitatif (par habitant ou par aggrégation de la production intérieure qui a fait l’objet ‘d un enregistrement statistique fiable).
4. ECO e AFRO : Vous semblez opter pour un Franc Africain alors que l’objet de la polémique est justement le « mot » FRANC, disparu avec l’EURO. Aussi, il faudrait clarifier vos propos qui semblent n’avoir pour objet que de préserver autrement le lien avec le Trésor français comme seul garant de la convertibilité d’une monnaie en Afrique. Si c’est le cas, ce n’est pas en usurpant le mot ECO ou en tentant même de récupérer celui de AFRO que le lien avec le Trésor français pourra perdurer ad eternam. Une partie des dirigeants de la zone UEMOA et de la CEMAC ne sont pas dans une logique d’indépendance mais de servitude conviviable. Si vous souhaitez aller vers une indépendance monétaire, et c’est ce que propose le Nigeria, il faut d’une manière ou d’une autre en finir avec les liens monétaires et les accords secrets monétaires qui régissent les liens monétaires qui oblient à un fonctionnement et une servitude dépendant du Trésor français. Concevoir une monnaie africaine -ECO-CEDEAO ou AFRO-Union africaine sans la garantie de la convertibilité à parité fixe avec l’euro- est possible mais il faut des partenaires qui le veuillent réellement. Le problème est qu’en zone UEMOA ou même CEDEAO, ces partenaires sont rares. Mais des alternatives avec des paniers de monnaie au moins trois (Yuan, Euro, Dollar Américain) ont fait l’objet de nombreuses études au niveau de l’Union africaine, de la CEDEAO, etc. C’est donc bien l’absence de volonté collective des dirigeants africains et l’absence de stratégie effective de diversification de l’économie par la transformation et la consommation locales qui sont à la base du problème. La monnaie commune africaine n’a pas besoin de s’inscrire dans un cadre géographique limité comme l’UEMOA. A défaut, ce sera l’échec, ce d’autant que d’une part, la subsidiarité monétaire et financière, et d’autre part la stratégie consistant à soutenir les entreprises africaines qui produisent dans la proximité avec des technologies innovantes ne sont pas au rendez-vous.
5. Capitaux levés sur les marchés financiers : Je partage votre scepticisme sur la « rentabilité » de ces capitaux en Afrique. Dès que l’Etat restera le gestionnaire, son efficience relève du ‘fake news ». Il faut donc nuancer car ce n’est pas le cas de nombreux pays francophones où les défauts de remboursement sont légions, poussant d’ailleurs certains à s’organiser uniquement pour creuser les déficites et ensuite faire un plaidoyer pour une « annulation » des dettes publiques et privées, trop souvent commuées en rééchellonnement avec cession d’actifs africains à la clé. Ce sont d’ailleurs ces défaillances qui conduisent à « céder » des pans entiers du territoire ou des capacités productives en Afrique. Le résultat commence à se voir: Les dirigeants africains ont vendu une partie de l’Afrique sans contreparties pour les populations, ce qui ne veut pas dire sans contreparties pour eux-mêmes et leurs affidés.
6. Conclusion partagée : Les marchés financiers africains se trompent d’objectifs pour ce qui est de créer de la richesse locale à partir d’un soutien aux entreprises locales africaines. La réorientation vers les véritables acteurs de la création de valeurs et de richesses partagées en Afrique y compris avec la Diaspora africaine est une gageure compte tenu des mentalités. Merci pour l’échange.
Pertinent c’est le révenu par tête qui est la première mesure du niveau de développement.. La stabilité du taux de change doit être l’objectif principal dans une petite économie dépendante d’exportations de produits primaires comme celles de l’Afrique au Sud du Sahara. N’oublions pas que nous avons des économies très vulnérables aux chocs.
Ne pensez vous que l’affranchissement à la parité statutaire fixe offre aux économies sub-sahariennes l’unique opportunité de tendre vers l’émancipation? Cela fait des décennies que nos de modèles de croissance restent figés sur la seule stratégie de commercialisation des produits primaires à l’international. Nous vivons une époque où la survenance des chocs dû à l’extrême volatilité des cours des matières premières est récurrente, aucune économie n’échappe à cette règle déstabilisatrice des marchés. L’une des causes explicatives de l’approfondissement de la dette extérieure de nos économies reste la dépendance de nos modèles de croissance à un système rentier, techniquement il est impossible de construire une économie résiliente, compétitive et créatrice de valeurs en comptant presque exclusivement sur l’exploitation des ressources premières, alors que les économies émergentes et industrielles tirent profit des modèles de croissance qui reposent sur l’innovation et dont les bénéfices dépendent peu des fluctuations déséquilibrantes des marchés des marchés premières.
Normal vous defendez l’interet de la France car vous sentez le danger venir .
CFA ou ECO degagerait ….
@ Mah. bravo pour dénoncer les traitres les inconscients et les valets de leurs maîtres colonialistes français.
merci. l’Afrique aux africains vive l’Afrique libre.
C’est de la pure propagande.
A la question du contrepartie gagnée par la France …et ben, M. Nadim a commencé à énumérer encore une fois les gains des ex . colonies française en déposant leurs réserve chez la France (intérêts, …) !
En gros, notre chère France est un mécène qui ne cherche que le bien de ces bons vieux amis, en contrepartie de bons liens et d’un petit chouiya d’influence !
Analyse partielle dont l’argumentation est faussée par des contre-vérités criardes en vue de maintenir la domination française post coloniale en Afrique francophone pour ne laisser aucune résistance aux élites de bonne gouvernance de prendre la destinée et les bonnes décisions pour leurs peuples. Les pays cités par ce servile sont dénuées d’infrastructures les plus basiques et sont connues par leurs cervitudes aveugles à la Françafrique.
Merci je suis de votre avis.
Les propos de ce monsieur me choquent. Il n’a fait que cracher ce qu’il a appris en france. C’est pathétique. Est ce que ce monsieur peut penser développement de l’Afrique sans la France? Non. C’est triste. Et ça c’est un professeur…
D’accord. Mais si la France contrôle lew 14 pays où en sont les quarantes autres? Sont ils dvloppés? Et les 14 pays que sont trés loin d’être les pays les plus riches de l’Afrique. Donc arrêtons nos enfantillages. Alors Ça suffit!
Je ne vois pas de zone monétaire plus stable, maitrisée et bénéfique à leur pop que la CFA UEMOA. Surtout pour des petites économies et les crises qu’qu’elles traversent actuellement ( terrorisme, covid19…). Vous voulez que l’on soit comme le Zimbabwe ou quoi?
Nigeria, Ghana malgré le pétrole que des crises économiques , sociales, financières. Sincérement, en qualité de vie, un sénégalais 1 ivoirien n’a rien à envier ces pays: En terme de distribution de richesse, maitrise de l’inflation, couv sociale par nb hbts, climat social; ouverture d’esprit …
Vous parlez du Ghana, du Zimbabwe que vous ne connaissez même pas. Le Ghana sans le baysitting des Français n’a rien a envier à la côte d’Ivoire ou au Sénégal. Vous avez raison les autres pays non francophones ne sont pas encore développé, mais une chose est sûre les pays francophones sont les plus pauvre pour leur grande majorité et où sévit la mal gouvernance et la dictature sous la bénédiction de leur mentor la France. Vous parlez de stabilité monétaire, de petite économie, etc. Que des gros mots creux appris par coeur. Sortez un peu de votre comma intellectuel. Aller voir ce qui se passe au ghana, au kenya, en suisse, en allemagne au dannemak, au vietnam etc. Un conseil, commencez à réfléchir par vous même, c’est le premier pas vers la liberté et le développement.
Merci Felini pour la contradiction.
Mais je ne vois pas des arguments qui démontrent le contraire de mes propos. Et surtout pas de position idéologique , de haines ou ressentiment avec le passé. Seulement l »l’intelligence économique comme le prof Nadime.
Un gros PIB est diff de bon indice de dvpt humain (nigeria, egypte, ghana # Belgique, danemark). Une )monnaie nationale n’est pas synonyme de bonne politique financière de dvpt ou de bonne monnaie -nigeria, ghana, gambie, guinée, surtout zimbabwé.
Les Nigerians. La gambie. La guinée, kz ghana se ruent tous sur le fcfa. Et alors.?
Cher Idea, je suis assez surpris d’apprendre que les Nigerians se ruent sur le francs CFA; au moment où je vous écris ce message, 1 Naira vaut exactement sur les marchés de change 1,44994 F CFA. Dans le même ordre d’idée 1$ cotant au certain pivote autour de 384,981 NGN. Contrairement aux pays de la zone francs, le Nigéria n’est pas contraint de puiser périodiquement sur ces réserves de change pour soutenir une parité statutaire avec une devise de réserve, il est maître de sa politique monétaire même si le taux d’inflation fluctue au voisinage de 16,5% en variation annuelle moyenne. Cela n’empêche pas au Nigéria d’être compétitif au delà de ses frontières d’où justement le rang qu’il occupe en termes de PIB (29 ième au rang mondial). Vous soutenez qu’un niveau considérable du PIB n’est pas un indicateur pertinent pour apprécier le développement humain. Je crois fondamentalement qu’il faut nuancer et préciser qu’il y a une différence entre indicateurs de développement humain et indicateurs économiques tout court. Le premier indicateur de mesure du niveau de richesse d’une économie est le PIB en valeur absolue. Lorsqu’on souhaite mesurer le degré de rédistributivité de la croissance on peut raisonnablement évoquer le PIB per capita ou PIB par tête selon certaines appellations, d’autres indicateurs faisant référence au développement humain peuvent aussi être sollicités. Ce n’est donc pas à tort que la Banque Mondiale ait adopté ce classement étant donné qu’il s’agissait pour elle d’opérer un classement fondé sur le niveau du PIB. Vous souligniez qu’une monnaie nationale n’est pas synonyme de bonne politique financière, pourriez-vous être plus précis? Dois-je en déduire que l’appartenance à une zone monétaire commune est synonyme de bonne politique financière? Si tel est le cas, en quoi la politique financière conduite au sein de l’UEMOA est-elle pertinente? Quels impacts cette politique a-t-elle sur le dynamisme des investissements au sein de la zone UEMOA ? A titre de comparaison, le Nigéria a lui seul possède un marché financier local dont la taille des flux des capitaux y circulant est plus dense que le marché des capitaux de l’UEMOA. Le marché des capitaux sous régional est faiblement pénétré par le secteur privé moyen, sans compter qu’il reste peu diversifiée en raison de la prépondérance des produits primaires y circulant. Bref, le marché financier nigérian est plus dynamique, diversifié et relativement plus intégré sur les places financières et boursières mondiales qu’aucun n’autre pays de la CEDEAO. Bref, je ne cherche pas à discréditer les propos du professeur Nadime, mais je crois fondamentalement que cette analyse mérite des recherches approfondies avant de se jeter dans la pavée.
Merci d’avance pour votre réaction.