L’agence de notation Moody’s a révisé, vendredi 7 août 2020, une série de notes souveraines en Afrique et en Asie en considérant que l’engagement des pays considérés dans l’initiative G20 de de suspension des services de la dette ((DSSI) est une menace potentielle pour les créanciers privés.
Les deux rares investments grade de la région Afrique Subsaharienne, à savoir le Sénégal et la Côte d’Ivoire, conservent la note Ba3, soit le dernier palier « investment grade » de Moody’s, signifiant « qualité de valeur moyenne, niveau de risque de crédit modéré, susceptible de comporter certaines caractéristiques spéculatives ». Cependant, la Côte d’Ivoire se voit attribuée une « perspective stable » alors que le Sénégal est en « perspective négative ».
Les perspectives négatives sur la note sénégalaise reflètent les risques liés à la charge de la dette relativement élevée de l’administration centrale, qui atteindra environ 65% du PIB en 2021 contre 56% en 2019 et 325% des recettes. « Le choc lié aux coronavirus aggrave une tendance à la hausse du fardeau de la dette qui a commencé avant le choc », estime Moody’s.
Pour la Côte d’Ivoire, les perspectives stables reflètent l’opinion de Moody’s selon laquelle les pressions auxquelles la note est confrontée à la suite du coronavirus devraient rester cohérentes avec le niveau de notation actuel.
Quant au Cameroun, il voit la reconduction de sa note « B2 » , 5 crans en dessous du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, avec perspective stable, concluant la revue engagée le 27 mai dernier. « L’examen de la révision à la baisse a reflété l’évaluation de Moody’s selon laquelle la participation du pays à l’Initiative G20 de suspension des services (DSSI) de la dette a augmenté le risque que les créanciers du secteur privé subissent des pertes.
Alors que l’agence continue de croire que la mise en œuvre en oeuvre de l’initiative G20 (DSSI) pose des risques pour les créanciers privés, la décision de conclure l’examen et de confirmer la notation reflète l’appréciation de Moody’s que, à ce stade, pour le Cameroun, ces risques sont correctement reflétés dans classement B2 actuel.
De même, l’Ethiopie est à la même note B2 avec « perspective négative ». Moody’s prévoit que le PIB du pays des plateaux va ralentir e à 2% au cours des exercices 2020 et 2021. En conséquence, et malgré les mesures prises par le gouvernement pour collecte des recettes, Moody’s s’attend à ce que les recettes publiques diminuent entre 11 et 11,5% du PIB pour déficit budgétaire de 5% contre 2,5% au cours de l’exercice 2019.