Par Ossène Ouattara, Abidjan.
Fortement perturbée par la crise sanitaire de Covid-19, la filière anacarde a reçu une bouffée d’oxygène, mercredi 29 juillet, avec la signature d’un contrat d’achat de noix brutes entre le vietnamien T&T et des acteurs ivoiriens du Groupe d’intérêt économique du groupement des exportateurs professionnels de produits agricoles (GIE-GEPPA). Le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) en est le témoin.
Le contrat porte sur l’achat de 150.000 tonnes (soit 20% de la production nationale) dont «50.000 tonnes à livrer immédiatement». Pour la responsable achat du conglomérat vietnamien, Laura Pham Thi Phuong, «la signature de ce contrat de 150.000 tonnes est le résultat de l’étroite collaboration entre T&T, le CCA et le GIE-GEPPA». Déjà en 2019, le groupe T&T avait exprimé sa volonté d’acheter 200.000 tonnes d’anacarde.
Pour la nouvelle commande de 150.000 tonnes, Thi Phuong a rassuré que «toutes les conditions sont réunies pour démarrer ce grand contrat. La logistique, le personnel et le matériel d’entreposage des produits sont prêts». Le président du GIE-GEPPA est sur la même longueur d’onde. Aboubacar Diaby a affirmé que son organisation a tout ce qu’il faut pour exécuter la commande à brève échéance. Il s’est donné 1 mois et demi pour tout boucler. Selon le président, « le plus important dans ce contrat, c’est que l’achat au producteur à 400 francs CFA le kilogramme sera respecté ». Monsieur Diaby a saisi la balle au bond pour lancer un appel : «je profite de l’occasion pour demander aux paysans de continuer à sécher leurs produits». Le directeur général du CCA a émis le souhait de voir sur le terrain les effets du « méga- achat ». Notamment chez les producteurs qui disposent toujours de nombreux stocks, malgré l’enlèvement de 738.000 tonnes à fin juillet.
À titre de comparaison, ce sont 634.000 tonnes qui ont été enlevées chez les producteurs pour toute la campagne de commercialisation en 2019. Il y a eu un dépassement de 100.000 tonnes en volume cette année, d’après les chiffres donnés par Adama Coulibaly. Malgré la pandémie de Covid-19, « la compagne de commercialisation s’est globalement mieux déroulée en termes d’achat sur le terrain que ce qui s’est fait l’année dernière », se satisfait le directeur général de l’organe de régulation. Cependant dans de nombreux villages, des producteurs sont dans l’attente du paiement de leurs dus. Leurs noix de cajou achetées depuis des mois, puis livrées à Abidjan, ne sont toujours pas payées.